Une répression d'une rare lâcheté Une enquête a été ouverte par le parquet de la cour d'appel d'El Ayoune suite aux plaintes déposées par les familles de prisonniers politiques sahraouis incarcérés depuis la mi-mai suite à des manifestations pour l'autodétermination du Sahara occidental. Une première! Le gouvernement marocain a fini par céder sous la pression d'Amnesty International et autres ONG (Organisations non gouvernementales) internationales. Une enquête a donc été ouverte par le parquet de la cour d'appel d'El Ayoune suite aux plaintes déposées par les familles de prisonniers politiques sahraouis incarcérés depuis la mi-mai à la prison de la capitale du Sahara occidental occupé. «Le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, a ordonné au parquet d'ouvrir une enquête sur des allégations de tortures et de mauvais traitements contre des sympathisants du Polisario. Une action qui aurait été rendue possible sous la pression d'Amnesty International», peut-on lire sur le site du média marocain indépendant Lakome. «Les autorités marocaines doivent savoir que leurs abus constants des droits de l'homme à l'encontre des Sahraouis dans les territoires occupés doivent cesser et ne peuvent plus être tolérés» avait prévenu l'ONG de défense des droits de l'homme au mois de février dernier après le verdict prononcé par le tribunal militaire de Rabat à l'encontre du groupe de militants sahraouis arrêtés lors des événements qui ont suivi l'assaut lancé par les forces de répression marocaines contre le «camp de la dignité» de Gdeim Izik à El Ayoune. L'organisation internationale avait lancé le 17 janvier 2008, une pétition pour mettre fin aux violations des droits de l'homme dans les territoires occupés. Depuis, la pression n'est jamais retombée. Amnesty International a appelé le roi d'Espagne à soulever la question du respect des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental à l'occasion de la visite officielle qu'il avait effectuée au Maroc les 16 et 17 juillet 2013. «La question du Sahara et du non-respect des droits de l'homme, la répression des journalistes, ainsi que la violence à l'encontre des femmes» sont «fondamentales», indiquait le communiqué adressé à Juan Carlos. Amnesty International l'a exhorté à «poser des questions» au souverain marocain sur les «abus commis dans les territoires occupés du Sahara occidental» tout en dénonçant «l'usage excessif de la force contre les Sahraouis, la torture et les restrictions sur les libertés d'expression, de réunion et d'association». Le message a-t-il été transmis? Rien n'a filtré à ce sujet. L'enquête ordonnée par le ministre marocain de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, sur des «allégations de tortures et de mauvais traitements» contre des militants sahraouis sonne comme si quelque chose a été chuchotée dans le creux de l'oreille royale. A moins que le Makhzen n'ait succombé sous le poids des rapports accablants de HRW, du Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center) dont une délégation avait séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août 2012, du Haut Commissariat des droits de l'homme ou de celui du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture qui s'était rendu au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012. «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que les grandes manifestations...», avait révélé Juan Mendez, lors de la conférence de presse qu'il avait animée à Rabat, à la fin de sa mission. Les enquêtes diligentées par le ministre marocain de l'Intérieur «au sein de la police et des forces auxiliaires» suite aux violences policières exercées contre des manifestants qui se sont indignés contre la grâce accordée par Mohammed VI au pédophile espagnol condamné à 30 ans ont fini par fissurer un système qui reposait sur la terreur...