Alors que le Maroc clame tout haut qu'il constitue un modèle à suivre en la matière, l'ONG de défense des droits de l'homme Amnesty International a établi un sombre tableau sur la situation des droits de l'homme au Sahara Occidental, détruisant du coup toute la propagande alaouite. Amnesty International a porté un sérieux coup au discours marocain en matière des droits de l'homme à travers la publication de son rapport annuel sur la situation des droits de l'homme au Sahara Occidental. En effet, l'ONG affirme, dans son dossier accompagné de faits vérifiés, tout le contraire de ce que déclarent les responsables marocains sur la question, lesquels présentent le Maroc comme un modèle à suivre. Intitulé “Promesses non tenues”, le dossier rendu public par cette organisation non gouvernementale a relevé une intensification des “pratiques de répression” par les autorités d'occupation marocaines contre les Sahraouis. L'ONG a exprimé “sa profonde inquiétude”, face à la dégradation de la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Il est notamment précisé dans ce rapport que les violations visaient à entraver l'action des défenseurs sahraouis des droits de l'homme et à les priver de leur liberté d'expression et de réunion pour soutenir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Sur sa lancée, l'organisation a exprimé ses craintes quant au recours à la torture, pour arracher des aveux et à l'inexistence d'enquêtes indépendantes sur la pratique de la torture à l'encontre de Sahraouis. Par ailleurs, Amnesty International souligne que les autorités marocaines avaient adopté une approche restrictive “injustifiée” à l'encontre des Sahraouis, en matière de liberté d'expression, d'associations et de réunion. Le rapport, dont la teneur a été rapportée par l'agence de presse sahraouie (SPS), relève “une intensification des pratiques de répression”, dans les territoires sahraouis occupés, notamment à l'issue de la visite effectuée, en septembre 2009, par sept militants sahraouis des droits de l'homme dans les camps des réfugiés sahraouis. Ces militants sont qualifiés par Amnesty International de “prisonniers de conscience”. Pour rappel, en septembre dernier, une sept militants associatifs sahraouis, indépendantistes de l'intérieur, avaient été invités en Algérie, où ils ont rencontré des responsables du Polisario et visité des camps de réfugiés. Les autorités marocaines les ont arrêtés à leur retour, à l'aéroport de Casablanca, les accusant de haute trahison. À l'occasion de son discours célébrant l'anniversaire de la “marche verte”, qui avait officialisé le rattachement du Sahara Occidental au Maroc, Mohammed VI avait fustigé une “bande de hors-la-loi” qui “complote, en intelligence avec les ennemis”. Dans le même ordre d'idées, le rapport a critiqué l'expulsion, le 14 novembre dernier, de la militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haïder, de la ville occupée d'Al-Ayoun. Il s'en est fallu d'une grève de la faim de 32 jours et une grande pression internationale pour que Rabat cède et l'autorise à retourner chez elle.