Au moins quatre manifestants ont été tués par balles vendredi par l'armée à Ismaïlia, dans le nord de l'Egypte, au cours d'un rassemblement de partisans du président Mohamed Morsi destitué par l'armée, selon des responsables de la sécurité. Les pro-Morsi ont appelé à des manifestations dans tout le pays pour protester « pacifiquement » selon eux contre la mort de près de 600 personnes il y a deux jours quand la police et l'armée ont dispersé leurs rassemblements au Caire et dans le reste du pays. Vendredi, le pouvoir a autorisé les forces de l'ordre à ouvrir le feu sur tout manifestant hostile. A Ismaïliya, sur le canal de Suez, au moins quatre manifestants ont été tués par les forces de l'ordre auxquelles le gouvernement mis en place par l'armée a donné jeudi le droit d'ouvrir le feu sur tout manifestant qui se montrerait violent. Au Caire, un policier a été tué dans une embuscade alors que l'armée avait littéralement scellé la plupart des artères quasi-désertes du Caire en prévision de ce « vendredi de la colère » auquel les partisans du président Mohamed Morsi avaient appelé pour dénoncer le « massacre » de plus de 600 des leurs mercredi. A Tanta (nord), la police a tiré à la chevrotine et des grenades lacrymogènes sur des manifestants, selon des responsables de la sécurité. A l'issue de la prière de la mi-journée, des cortèges sont partis de nombreuses mosquées du pays, notamment au Caire où une foule se pressait sur la place Ramsès dans le centre de la capitale quadrillée, en plus des militaires et des policiers anti-émeutes, par d'innombrables policiers en civils. Mercredi, plus de 600 personnes ont péri dans tout le pays, essentiellement dans la dispersion sanglante au Caire de partisans de Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l'armée début juillet.