Amnesty International a lancé un appel pour une enquête complète et impartiale après les affrontements sanglants de ces derniers jours en Egypte, estimant que la réponse des autorités aux manifestants avait été «largement disproportionnée». L'organisation des droits de l'Homme dont le siège est à Londres veut que des experts des Nations unies soient autorisés à enquêter sur la crise. Les partisans du président égyptien destitué Mohamed Morsi ont appelé à manifester tous les jours alors que les forces de sécurité assiègent une mosquée du Caire pleine de manifestants islamistes, au lendemain des affrontements qui ont fait plus de 80 morts vendredi. L'Egypte est sous le choc après la mort de 578 personnes tuées mercredi dernier quand la police a dispersé les campements des partisans du président islamiste déchu. Amnesty affirme que les forces de sécurité ont fait usage «d'armes létales injustifiées» et qu'elles n'ont pas respecté leurs promesses de permettre aux blessés d'être évacués en toute sécurité, selon son enquête sur le terrain. «D'après les premiers témoignages et autres éléments de preuves que nous avons rassemblés, il semble n'y avoir guère de doute que les forces de sécurité ont agi avec un mépris flagrant de la vie humaine, et qu'il est nécessaire d'entamer de toute urgence des investigations complètes, qui seront à la fois indépendantes et impartiales», a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen Orient et Afrique du Nord d'Amnesty.