Fractionné, divisé, le vieux parti ressemble aujourd'hui à une mosaïque Le vieux parti est-il à ce point incapable de trouver un homme de consensus? Le nom de Abdelaziz Ziari a été avancé comme étant l'homme idéal en pareille situation. Les longs couteaux aiguisés sont tirés et le tic-tac de la bombe FLN a bien commencé. C'est la veillée d'armes au vieux parti où l'on redoute une détonation qui menace même les fondements de la République. La grave controverse qui marque la tenue de la réunion du comité central, annoncée pour jeudi prochain, n'est pas faite pour arranger les choses. La stabilité tant choyée par le gouvernement risque de voler en éclats avec cette interminable crise qui mine le parti majoritaire. Une succession d'événements en cette fin de semaine a réveillé les démons du vieux parti. Mercredi dernier, le président du bureau de la 6e session du comité central du FLN, Ahmed Boumehdi, a indiqué avoir obtenu, le même jour, une autorisation du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et de la wilaya d'Alger pour la tenue de la 7e session du comité central du parti. M.Boumehdi a même avancé les dates des 29 et 30 août courant pour la tenue de cette réunion. Ces propos prennent alors un cachet quasi officiel puisqu'ils ont été confirmés, voire même appuyés par le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia. Dans une déclaration à la presse en marge de la visite de travail du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à M'sila, M.Ould Kablia a confirmé que le FLN a été autorisé à tenir une réunion de son comité central (CC) après avoir présenté une demande «légalement fondée», expliquant qu'une réunion du CC est convoquée, soit par le secrétaire général du parti, soit par les 2/3 des membres du comité. «Dans la situation actuelle du FLN qui ne dispose pas de secrétaire général, c'est aux deux tiers des membres du comité central de convoquer cette réunion», a-t-il ajouté. Il a souligné, dans ce sens, que la demande faite pour la tenue de la réunion du CC était «légalement fondée», précisant, toutefois, que c'est au parti de décider de la date de la tenue de cette réunion. Au moment où la presse titrait en manchette que la crise du FLN tire à sa fin, que le chef de l'Etat, par ailleurs président d'honneur du parti, a mis le holà pour cette crise, coup de théâtre: moins de 24 heures après, le coordonnateur du bureau politique du parti, Abderrahmane Belayat, sort de sa réserve et réagit pour remettre les pendules à l'heure. M.Belayat a démenti l'information rapportée par des médias selon laquelle le comité central tiendrait une session le 29 août courant. Seul le coordonnateur du bureau politique est «habilité» à convoquer une réunion du comité central conformément à l'article 9 de son règlement intérieur, a-t-il souligné. «Contrairement aux informations relayées mercredi soir par des médias, le comité central n'a pas été convoqué», a-t-il insisté dans un communiqué portant la griffe du porte-parole du parti, Kassa Aïssi. «Ni la date, ni le lieu, ni l'ordre du jour de cette réunion, n'ont été arrêtés par l'instance habilitée à convoquer une telle rencontre qui n'obéit ni aux procédures ni aux règlements du parti, et encore moins aux textes relatifs à l'organisation et aux activités des partis politiques», a-t-il soutenu. Affirmant qu'il s'agissait là de «comportements surprenants intervenant dans une conjoncture de confusion artificiellement entretenue», M.Belayat a appelé à la «prudence» et à «la vigilance» pour «éloigner le spectre de la division» au sein du parti. Il a, en outre, rappelé que lors de sa dernière réunion, le bureau politique avait indiqué que la date de la tenue d'une session du comité central pour élire un nouveau secrétaire général du parti, serait fixée ultérieurement, ajoutant que cette question «sera inscrite à l'ordre du jour de la prochaine réunion du bureau». Voilà donc la crise du FLN qui repart de plus belle à moins de 8 mois de la tenue de l'élection présidentielle. Fractionné, divisé, le vieux parti ressemble aujourd'hui à une mosaïque formée par les pro-Belayat se revendiquant de la légalité, le lobby des milliardaires dit le «clan de la chkara», proches de Belkhadem, le cartel des ministres, les pro- Benflis et les neutres qui attendent de déceler la direction du vent. Le FLN est-il à ce point incapable de trouver un homme de consensus? Pourtant, le nom de l'actuel ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, a été avancé avec insistance comme étant l'homme idéal en pareille situation.