Cette attitude rappelle celle d'un homme politique étranger, François Hollande. Auront-ils le même destin? Un Premier ministre normal. Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement, c'est aussi une nouvelle façon de faire la politique. En une année, le nom Sellal est devenu celui d'un personnage au style unique. Pour son franc-parler, son humour et surtout son langage populaire, il a bouleversé les moeurs politiques. Finis les discours fleuves qui ennuient le peuple. Le Premier ministre va directement au but en alternant dérision et sérieux! Chacune de ses sorties est «bourrée» d'anecdotes. Mais derrière ces blagues, se cachent souvent des messages sérieux. Caricaturant les choses avec un langage des plus populaires, se référant aux sports ou aux habitudes de chaque région, il lance des vérités que souvent les politiques font fi d'ignorer. Comme quand il parle du manque de loisirs pour les jeunes. «La mosquée et les études, c'est bien. Mais les jeunes ont aussi le droit de se défouler», a-t-il lancé, lors d'une de ses nombreuses sorties. Certaines de ces phrases sont même devenues cultes. Les vidéos de ses passages à la télévision sont reprises sur la Toile. Abdelmalek Sellal fait parler de lui et les gens le comprennent. Sans protocole, il prend le temps d' écouter et de parler à la population, tout en partageant des moments privilégiés avec elle. Entre Sellal, le Premier ministre et Sellal l'enfant du peuple, il n'y a ni frontière ni protocole. C'est aussi un Premier ministre qui aime écouter la voix de la rue. Il se fait un malin plaisir d'entendre les doléances de la population. Bref, il se fait un bonheur de discuter avec les citoyens pour prendre la température et connaître leurs véritables besoins. Sa proximité avec la population fait qu'une relation de confiance s'est installée. Son langage populaire et son sens de l'humour ont renforcé cette relation. Déjà, lorsqu'il était ministre des Ressources en eau, il se faisait interpeller par les citoyens pour lui exposer leurs problèmes. Il les a écoutés et s'est attablé chez eux pour prendre le café. A l'époque, avec les pouvoirs limités qu'il avait, il s'efforçait de demander aux walis de régler les problèmes que les citoyens lui ont exposés. C'est ça la méthode Sellal...Néanmoins, cette méthode a déplu à certains qui l'ont décriée. Malgré les critiques, le Premier ministre a promis de ne rien changer car il sait que le peuple le comprend. «On a critiqué Sellal parce qu'il ne parle pas en arabe académique. Moi, je dis à ces gens que je m'adresse à tous les Algériens et Algériennes en utilisant un langage qu'ils comprennent. C'est le plus important?», avait-il affirmé lors de sa visite dans la wilaya de Souk Ahras pour répondre à ses détracteurs. Cette attitude nous rappelle un autre homme politique «normal», François Hollande. Comme Sellal, François Hollande fait preuve de proximité et de transparence avec les Français. Et comme Sellal, ses «armes» sont l'humour et le langage populaire franc. Auront-ils le même destin...? Wait and see.