C'est une tripartite à dominante économique à laquelle sont conviés, jeudi prochain, gouvernement-Ugta et patronat. La hausse du taux d'inflation, l'amélioration du pouvoir d'achat, la relance du crédit à la consommation pour les produits locaux, ainsi que la restructuration du secteur public économique...sont autant de défis que se fixent les partenaires sociaux. Le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, en fera d'ailleurs l'essentiel de sa «plaidoirie» face au chef de l'Exécutif. Ainsi, cette tripartite se veut une occasion pour tenter d'apaiser un front social en perpétuelle ébullition, même si le pouvoir d'achat des différentes catégories de travailleurs a enregistré une sensible amélioration. Nul ne peut nier le «léger mieux» enregistré dans le niveau de consommation des ménages algériens. Au chapitre de l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs, la tripartite se penchera sur l'examen des propositions d'amendement de l'article 87 bis, relatif aux relations de travail. «L'article 87 bis ne facilite pas la tâche du gouvernement en matière d'augmentation des salaires, et crée beaucoup de problèmes», avait estimé Louh, selon lequel ce dossier est déjà sur le bureau du Premier ministre. Un autre casse-tête que le patron de la Centrale syndicale ne manquera pas de résorber, lui qui est très au fait des grands dossiers du monde du travail. Cette tripartite est aussi une opportunité pour consolider le pacte économique et social, d'autant plus que le front social a connu, au cours de ces dernières années, une plus large représentativité syndicale. Un élément qui n'a pas échappé au patron de la Centrale syndicale, qui s'est toujours fait le porte-parole -même en l'absence des syndicats autonomes aux différentes tripartites- de leurs revendications. Lors de précédentes déclarations, Sidi Saïd avait estimé que les questions économiques étaient capitales pour réhabiliter l'industrie nationale et relancer l'investissement afin de créer de la richesse, de l'emploi et renforcer le pouvoir d'achat des Algériens. Il abonde ainsi dans le même sens que le Premier ministre qui avait annoncé, fin juin dernier, cette rencontre pour le mois de septembre avec au menu la relance de l'investissement. Pour satisfaire le patronat, il s'agit de prendre des mesures à même de faciliter les procédures pour les investisseurs algériens qui ne cessent de se plaindre de lenteurs administratives ainsi que des blocages des banques. La formule Sellal pour la relance de l'investissement productif réside dans la création d'unités productives pour permettre à l'Algérie de récupérer sa base industrielle. Un objectif qui ne peut se concrétiser qu'à travers un partenariat public-privé et national et étranger. Ce qui permettra la remise à niveau de l'appareil industriel et partant, la mise sur le marché d'un produit compétitif et à moindre coût. C'est le même objectif escompté par Sidi Saïd qui s'est toujours posé en défenseur du secteur public économique par la préservation des unités industrielles.