Un journaliste égyptien a comparu hier devant un tribunal militaire après avoir été accusé par l'armée d'avoir diffusé des «informations mensongères» sur sa vaste offensive dans la péninsule du Sinaï. Le tribunal militaire d'Ismaïlia, sur le canal de Suez, a ensuite ajourné au 18 septembre le procès d'Ahmed Abu Deraa, arrêté le 4 septembre dans le Nord-Sinaï où l'armée a intensifié depuis la mi-août ses opérations terrestres et aériennes. Il avait notamment publié dans le quotidien arabophone Al-Masry al-Youm des reportages dans lesquels il affirmait que ces raids avaient touché une mosquée, des maisons et blessé des civils. Les autorités affirment régulièrement avoir tué de nombreux «terroristes» dans des frappes sur la péninsule frontalière de la bande de Ghaza, mais il est impossible de vérifier la véracité de ces informations, les zones visées étant interdite d'accès par les militaires. Reporters sans Frontières et de nombreux militants des droits de l'homme ont dénoncé son arrestation, justifiée par le porte-parole de l'armée, le colonel Ahmed Ali, interrogé à ce sujet lors d'une conférence de presse au Caire hier matin.