Une flambée inexpliquée Intermédiaires, grossistes et marchands de détail continuent de faire la loi aux dépens de larges couches sociales. Le marché des fruits et légumes flambe à Alger. Mais que pourrait-on dire sur le même sujet au plan national? «Quand un salarié arrive à dépenser au-delà de 1/3 de son salaire dans le marché de la nourriture, c'est déjà une alerte rouge dans la société», a indiqué hier, un père de famille qui faisait ses courses au marché Meissonnier à Alger. Muni d'un panier moyen à peine rempli, Lounès D., 58 ans, ajoute en connaissance de cause que les marchés des fruits et légumes frais et secs, sont toujours déstructurés et instables, même en dehors de la période de Ramadhan. Une virée au marché Ali Mellah du 1er-Mai à Alger, à Meissionner, ou à celui de Clauzel, les prix des fruits et légumes secs et frais, affichés font peur aux ménagères. L'haricot blanc a enregistré une augmentation de plus de 80 DA/kg depuis quelques jours. Cédé à 245 DA/kg, au marché de gros, les détaillants le revendent à 270 et 280DA/kg. «On ne comprend pas le pourquoi de toute cette augmentation. Il y'a quelques jours seulement, les haricots blancs etaient vendus à 180DA/kg. Aujourd'hui, on les revends à 270DA et plus», s'est interrogé un jeune commerçant de l'alimentation générale au marché Meissonnier. Le couscous Benamor a augmenté de 20 DA, après avoir été affiché à 100DA/kg. Le café Famico a atteint 170DA, après avoir été cédé à 130DA le paquet. La farine, les lentilles ont augmenté à 20DA/kg et plus. Même constat d'augmentation des prix pour certains produits de détergents, le Chat liquide était à 600DA. Actuellement, ce produit est vendu à 770DA le paquet. Ariel était vendu à 1000 DA, le prix actuel est affiché à 1350 DA le paquet. Concernant les prix des fruits et légumes, les prix sont toujours élevés au même titre plus que le mois de Ramadhan précédent. Le poivron 100 à 120 DA/kg. Les carottes, 60 à 70 DA/kg, les navets 100 à 120 DA/kg. Les haricots verts, 120 à 140 DA/kg, la pomme de terre 45 à 50 DA/kg, pour ne citer que ces produits. Quant aux fruits, les prix sont inabordables, notamment les pommes qui sont toujours vendues entre 300 et 400DA/kg, le raisin entre 120 et 250 DA. Contacté par téléphone pour de plus amples informations sur l'instabilité des prix qui s'affichent de plus en plus à la hausse, Ayad directeur du marché de gros des Eucalyptus répond que les prix n'ont pas connu de grands changements, tout en nous invitant à se déplacer sur les lieux pour connaitre la réalité du marché dû gros. «Les prix sont toujours les mêmes. Il n'y a pas de grandes augmentations sur les produits», a-t-il indiqué. Tout de même, nous irons aussitôt sur les lieux, pour une virée dans les différents marchés de gros d'Alger, afin de remonter les tenants et les aboutissants des intermédiaires qui sont à l'origine de l'instabilité des prix, selon les marchands de détail. De son côté, Hadj Tahar Boulanouar, porte parole de l'Ugcca, n'a pas mâché ses mots pour tirer à boulets rouges sur la politique actuelle. «Tant que notre économie, dépend des importations, il ne faut pas s'attendre à une amélioration du marché national», a-t-il affirmé, avant de souligner que le groupe des importateurs assure lui-même la distribution des produits sur le marché national. «La réunion de la tripartite, c'est dans quelques jours. Mais, il n'y aura rien de nouveau qui va dans le sens de l'amélioration du marché ainsi que du point de vue de la production nationale», selon Hadj Boulanouar. «La vie n'a pas de sens, si l'on voit son prochain dans la souffrance», dit le dicton..