La mercuriale des fruits et l�gumes enregistre, depuis une vingtaine de jours, une hausse vertigineuse, attribu�e, en partie, aux prix �lev�s appliqu�s dans les march�s de gros. Une situation qui pousse les d�taillants � afficher des prix �galement �lev�s. Une vir�e au march� Ali-Mellah d�Alger, en ces journ�es pluvieuses, nous a permis de relever les prix de certains produits frais. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Apr�s l��pisode de la pomme de terre, voici venu celui de la tomate. Incontournable pour tous les plats culinaires, son prix a atteint 150 DA/kg. Les tomates �disgracieuses et bien maigres� sont, quant � elles, c�d�es entre 80 et 70 DA/kg. Les m�mes tomates �taient vendues, l�ann�e derni�re, � 80 DA/kg. Par contre, nous assistons � une p�riode particuli�re pour les autres l�gumes, tels les carottes qui sont c�d�es entre 30 et 50 DA/kg, les navets entre 25 et 40 DA/kg, les fenouils � 40 DA/kg, les aubergines � 50 DA/kg, le chou vert � 60 DA/kg, le chou-fleur � 50 DA/kg et les oignons � 70 DA/kg. Quant � la pomme de terre, son prix, qui avait, un temps, d�fray� la chronique tant son prix �tait �lev�, ne d�passe pas actuellement les 55 DA/kg. Pris�e durant le mois de Ramadan, la courgette est maintenant vendue entre 80 et 90 DA/kg. Et � 100 DA/kg, on peut trouver de la citrouille ou des concombres. A contrario, l�ail de production locale est vendu � 600 DA/kg, alors que le prix de 250 g d�ail d�importation est � 100 DA. Les citoyens se rabattent sur ce produit provenant de l��tranger pour son prix accessible. �L�importation a tu� la production locale�, lance un jeune commer�ant. Au march�, les citoyens scrutent et admirent les �tals de marchandises. Ils sont en qu�te de quelques l�gumes �potables� et � un prix raisonnables. Quant les prix sont inaccessibles, les marchandises sont g�n�ralement boud�es par les clients. Certains marchands font, alors, dans la diversion, marketing d�un certain genre oblige. En s�abstenant d�afficher les prix, ils obligent les clients � demander le co�t de chaque produit, une mani�re de nouer le contact, avec l�espoir de parvenir � les amadouer. Souvent sans succ�s. Interrog� sur cette hausse des prix des fruits et l�gumes, un jeune marchand la justifie par le fait que les prix chez les marchands de gros sont �lev�s. Concernant la tomate, qui d�tr�ne tous les autres l�gumes, le m�me marchand rel�ve qu�il s�agit d�une r�colte sous serres. �C�est un produit hors-saison et son prix est automatiquement �lev�. Idem pour tous les autres l�gumes �hors-saison�, tels que les poivrons qui ont atteint 140 DA/kg et la courgette 100 DA/kg. Paradoxalement, les haricots verts, des l�gumes actuellement de saison, sont c�d�s � 220 DA/kg. M�me sort pour les petit pois dont le prix oscille de 140 � 160 DA/kg, alors que les f�ves sont c�d�es � 90 DA/kg. Une situation expliqu�e par une r�colte insuffisante. �Toutes ces marchandises proviennent de Biskra ou d�El-Oued. Ces deux wilayas assurent l�approvisionnement en l�gumes pour tout le territoire national�, soutient H�mida, un jeune marchand. C�t� fruits, l�orange et la cl�mentine l�emportent avec 120 DA/kg. Les pamplemousses sont � 70 DA/kg. Ces fruits frais sont confront�s � une concurrence �trang�re accrue, m�me si les oranges provenant de l�importation sont propos�es � 200 DA/kg. En cette saison hivernale, les agrumes ont du succ�s. Les gens sont � la recherche de vitamine C, estimant que cela diminuerait le risque de contamination par la grippe saisonni�re, voire la grippe porcine. Quant aux bananes, elles sont vendues � 120 DA/kg. Les pommes produites localement sont propos�es au m�me prix. Quant � celles d�importation, leur prix a atteint entre 150 et 200 DA/kg. Cependant, les dattes restent toujours inaccessibles, au prix de 300 DA/kg. Un marchand de fruits attribue cette flamb�e des prix des fruits � une r�colte qui diminue d�ann�e en ann�e. Et d�ajouter que �le nombre d�arbres fruitiers est le m�me depuis l�ind�pendance et l�abandon du travail de la terre par les agriculteurs n�a fait que compliquer la situation�. Exer�ant ce m�tier depuis 30 ans, Mohamed souligne la mauvaise qualit� des marchandises au niveau des march�s de gros. �Des caisses de l�gumes et fruits sont jet�es chaque jour par les d�taillants�, assure-t-il. A titre d�exemple, il cite que sur une caisse de 32 kg de carottes, 10 � 15 kg sont des d�chets. Un cas qui s�applique, dira-t-il, � toutes les autres marchandises. Par ailleurs, il a d�nonc� les revendeurs informels qui envahissent les march�s de gros comme ceux de Boufarik, de Bougara (Blida) et des Eucalyptus (Alger). �Nous nous approvisionnons en fruits et l�gumes en troisi�me ou quatri�me main�, soutient-il. Avec ces intrus qui n�ont ni registre du commerce, ni autorisation d�acc�s � ces aires de ventes, une concurrence d�loyale est cr��e sur le march� d�j� fragile des fruits et l�gumes. Et de souligner le �laisser-aller des pouvoirs publics�, avant de proposer la mise en place d�une police au niveau des march�s de gros pour, dit-il, �g�rer et contr�ler ces hauts lieux du commerce�.