Certains produits ont vu leurs prix doubler après l'Aïd. Les grossistes rassurent, les marchands de détail accusent. Les prix des fruits et légumes et des viandes rouges et blanches ont connu en moins d'une semaine des perturbations et des augmentations. «Faute de production et moyens de conditionnement des produits,, les quelques marchands de gros qui sont ouverts font leur loi en imposant des prix exorbitants qui se répercutent directement sur le portefeuille des ménagères», ont déploré de nombreux marchands de détail, de fruits et légumes à Alger. Le prix de l'haricot vert, par exemple, a atteint 220 DA/kg, a-t-on constaté hier, au marché Ali-Mellah, à la place du 1er Mai. Les navets sont introuvables en raison des prix que l'on estime «exagérés» sur le marché de gros. Les courgettes sont vendues entre 80 et 100 DA/kg, les carottes entre 70 et 100 DA/kg, le chou-fleur est cédé à 160 DA/kg, la laitue varie entre 100 et 120 DA/kg et la tomate entre 70 et 80 DA/kg. Idem pour le poivron dont le prix se situe entre 100 et 120 DA/kg. La pomme de terre entre 40 et 70 DA/kg, pour ne citer que ces quelques produits de base pour les ménagères, qui ne savent plus à quel saint se vouer. «Tout le monde veut une belle vie sans travailler et produire. C'est tout à fait normal d'arriver à cette situation. On met tout sur le destin, alors que c'est l'homme qui est responsable de cette situation», a souligné Ahmed, 60 ans environ, qui a lancé que «Dieu a donné l'intelligence à l'homme afin de l'exploiter dans le bon sens et l'intérêt général. Malheureusement, l'absence de contrôle et de suivi à longueur d'année a poussé les commerçants à faire leur loi, en ne pensant qu'au gain facile et à leurs intérêts personnels aux dépens du citoyen», poursuit notre interlocuteur. Le marché des viandes rouges et blanches connaît une nette flambée des prix. «Le poulet était à 420 DA depuis bien avant la fête de l'Aïd, et il faut s'attendre aussi à une augmentation du prix», a souligné Fateh, boucher. Les boucheries, quant à elles, sont fermées dans leur majorité, à l'exception de quelques-unes qui affichent des prix qui varient entre 1 200 et 1500 DA/kg d'agneau.. «Il n'y a pas que l'Algérie qui vit cette situation. C'est pareil dans tous les pays arabes», lance Kader, 55 ans, un des commerçants qui n'a pas digéré le fait de voir le poisson proposé à 800 DA malgré le danger qu'il présente pour la santé publique et sans aucun remords de conscience, tout en déplorant l'absence de contrôle. «Cela fait 20 ans que le marché Ali-Mellah est inondé par ce genre de commerce», selon Kader qui ajoute que l'Etat est absent. Contacté par téléphone, Mounir Ayad, directeur du marché de gros aux Eucalyptus, avance que le marché de gros ne peut pas imposer aux détaillants de venir approvisionner le marché de détail. «Le marché du détail est un autre problème à poser aux concernés. Quant au marché de gros, nous rassurons les citoyens que malgré le manque de quelques produits en raison du manque d'ouvriers, il fonctionne le plus normalement du monde même durant les journées de l'Aïd».