«Les diplomates sont en vie», tout en rassurant que «l'Algérie fait tout pour les faire revenir chez eux». Le contexte sécuritaire au Sahel demeure une affaire préoccupante, notamment avec la brusque dégradation de la situation en dépit de la démarche initiée par le nouveau gouvernement pour ramener la paix au Mali. Selon le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui s'exprimait hier sur les ondes de la Chaîne III, «la situation au Sahel est certes préoccupante, mais non pas alarmante». Le ministre faisait référence aux derniers affrontements survenus au Kidal entre le Mnla et des soldats maliens. Et pas plus tard qu'hier, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a revendiqué les tirs à l'arme lourde sur Gao (nord du Mali) et le dynamitage d'un pont au sud de la ville, menaçant d'autres actions. «Au nom de tous les moudjahidine, nous revendiquons les attaques contre les mécréants à Gao, et l'attaque contre le pont qui doit servir à transporter en terre d'Islam les ennemis de l'Islam», selon un communiqué de cette organisation terroriste. Dire que la situation se complique. Mais pour le ministre, «le terrorisme a été déjoué et défait, et l'unité nationale du Mali a été préservée». Ramtane Lamamra ne manquera pas dans son intervention de réitérer la position de l'Algérie quant à une solution interne des conflits au Mali, en déclarant: «Au Mali, la solution doit être malo-malienne, c'est ce que nous avons toujours préconisé pour développer un consensus national.» Mais beaucoup de choses restent encore à faire, a fait comprendre le ministre en indiquant que «d'autres étapes doivent être franchies». Dans ce contexte, l'invité de la Chaine III aborde la relation entre le Centre et la périphérie car pour lui dans certains pays, notamment les moins avancés qui connaissent un déséquilibre sur le plan social et économique, peuvent faire l'objet de violences. Le ministre explique à ce propos, que «dans les pays les moins avancés et déséquilibrés en matière d'équipements collectifs, infrastructures n'atteignant pas la périphérie, cela peut être un générateur de violences». Comme c'est le cas pour le Mali, la diversité d'un peuple doit être prise en charge et en considération a-t-il notamment précisé, évoquant l'importance de la relation entre l'unité nationale et la diversité au sein d'un pays. Ramtane Lamamra a eu à aborder l'affaire des otages algériens détenus à Gao, confirmant que «les diplomates sont en vie», tout en rassurant que «l'Algérie fait tout pour les faire revenir chez eux». Questionné sur les prisonniers algériens en Irak, le ministre affirme que «le dossier sera réglé très prochainement». Dans ce chapitre, le site reportes.dz, rapporte en citant le site «Palestine solidarité» que le Premier ministre irakien, Nouri Al Maliki, prévoit une visite en Algérie avant la fin de l'année et la question des prisonniers algériens devrait faire l'objet de pourparlers. Qu'il s'agisse de détenus ayant pénétré le sol irakien illégalement ou de prisonniers ayant combattu l'occupation occidentale. Pour ceux accusés de terrorisme et condamnés à mort ce sera une autre paire de manches. A la limite, l'Algérie pourra les rapatrier pour purger leur peine dans le pays, mais selon la même source, ils ne seront pas graciés. «Cette demande a de fortes chances de se concrétiser», selon le même site. Le ministre des Affaires étrangères doit peser de tout son poids usant de son talent de diplomate pour faire aboutir ce processus. Celui-ci même, en évoquant la situation en Tunisie, indique que l'Algérie n'a jamais manqué à son devoir pour soutenir ce pays mettant en évidence l'aide de l'Algérie à la Tunisie pour une sortie de crise sans conséquences majeures.