Abdelmalek Sellal - Ramtane Lamamra Depuis quelque temps, nous assistons à une prise en main des affaires intérieures par Sellal et des affaires extérieures par Lamamra, au point qu'ils sont devenus les deux pièces maîtresses de Bouteflika. Jamais un remaniement n'a été aussi bénéfique et fructueux pour l'action du gouvernement comme celui qui a été rendu le 11 septembre dernier par le président de la République. Mais au-delà de l'action globale du gouvernement deux importantes personnalités de l'Exécutif sont en train d'occuper le terrain avec efficacité. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le nouveau ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Depuis quelque temps, nous assistons à une prise en main des affaires intérieures par Sellal et des affaires extérieures par Lamamra, au point qu'ils sont devenus les deux pièces maîtresses de Bouteflika. Jamais un chef de l'Exécutif et un chef de la diplomatie n'ont reçu autant de prérogatives. Durant plus de 10 ans, les affaires intérieures et extérieures du pays étaient le terrain privilégié du président de la République. Le premier a bénéficié de la confiance et des privilèges généralement réservés au Président Bouteflika, c'est le Premier ministre Sellal. Ce dernier a occupé le terrain politique et social durant plus d'une année. Une mission qui était généralement prise en charge par le président lui même. Même les anciens chefs de gouvernement Benflis, Ouyahia et Belkhadem n'avaient pas eu ce privilège quand ils dirigeaient l'Exécutif. Même si Sellal accomplit bien cette tâche dans un contexte spécial, en raison de la convalescence du président, mais accomplir le travail du président, visiter plus de 24 wilayas et travailler sous la protection de l'escorte présidentielle, ce n'est pas donné à n'importe quel haut responsable en Algérie. Une liberté d'action qui a même déplu à certains hauts responsables politiques notamment au FLN qui voyait d'un mauvais oeil l'installation de Sellal dans le paysage politique et médiatique national. En parcourant ces wilayas, en 2013, Abdelmalek Sellal s'est visiblement et médiatiquement exposé et certains le présentent même dans le costume d'un présidentiable ou d'un vice-président. Pour ses détracteurs, les récents couacs en communication de Sellal ne font pas de lui un futur candidat, pour d'autres, le déficit en communication n'a jamais été un handicap pour devenir un président de la République ou autre futur grand responsable. Quoi qu'il en soit, Sellal bénéficie de la confiance, aussi bien du président de la République, que des responsables militaires du pays en raison de son engagement pour l'Algérie, de sa facilité à régler les problèmes et surtout pour sa capacité d'écoute des citoyens. Depuis ses tournées dans les wilayas, Sellal a su adresser les bons messages, calmer les tensions et surtout servir de pont de communication entre le peuple et le gouvernement. Même liberté de ton et d'action pour le nouveau ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et pourtant, tous les ministres AE qui se sont succédé depuis l'élection de Bouteflika, n'avaient pas tous les leviers de la diplomatie algérienne. De par son expérience dans la diplomatie, le président avait toujours son mot à dire dans la stratégie diplomatique algérienne. Et pourtant, Lamamra qui était oublié au fin fond des affaires étrangères algériennes a été rappelé par le président de la République en raison de son expérience, de sa personnalité et surtout de sa connaissance des dossiers internationaux. Lamamra a commencé son test avec brio lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Le nouveau visage de la diplomatie algérienne (très connu d'ailleurs dans les coulisses de la diplomatie internationale et plus précisément à l'ONU) a exprimé sa position de l'Algérie sur plusieurs questions politiques, économiques, régionales et internationales. Une arrivée qui a même déplu dans certains pays voisins qui se sont réjouis du passage à vide de la diplomatie algérienne depuis quelque temps Le chef de la diplomatie algérienne avait la latitude de rencontrer plusieurs responsables étrangers dont le MAE russe, Lavrov, américain, John Kerry et français, Laurent Fabuis, mais aussi les présidents français Hollande et américain Barack Obama. Tout comme Sellal qui l'avait accompagné au Mali pour représenter l'Algérie à la cérémonie d'installation du nouveau président malien, Lamamra avait les coudées franches pour débattre, donner son point de vue et surtout exprimer la position de l'Algérie telle que dessinée par le président de la République depuis des années.