La rentrée politique démarre sur les chapeaux de roues Avec ce nouvel attelage gouvernemental, M.Bouteflika vient de mettre son équipe en ordre de bataille pour les prochaines échéances. La bataille c'est la présidentielle d'avril 2014. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé, hier, à un profond remaniement gouvernemental après une consultation avec son Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Dans la nouvelle équipe, des portefeuilles de souveraineté ont changé de main. 11 nouveaux ministres font leur entrée au gouvernement à ce remaniement jamais opéré par le Président Bouteflika depuis son investiture en 1999. Avec ce nouvel attelage gouvernemental, le chef de l'Etat vient de mettre son équipe en ordre de bataille pour les prochaines échéances. La bataille, c'est la présidentielle d'avril 2014 et «qui veut aller loin ménage sa monture» dit l'adage. Du sang neuf dans les rouages, la machine boostée et la route est désormais balisée après ce coup de ballet. Le Président Bouteflika s'est créé un véritable boulevard pour 2014. Ses détracteurs se sont lourdement trompés. Ils l'ont conjugué au passé, mais ils viennent, à présent, de se rendre compte que l'homme s'est donné un nouveau souffle et qu'il s'inscrit dans une perspective d'avenir. Il a eu tout le temps d'observer les tiraillements, les mouvements et les retournements de veste durant son hospitalisation à Paris et sa convalescence à Alger. Dans la nouvelle équipe, M.Bouteflika a finalement choisi les hommes qui lui sont restés fidèles durant l'épreuve de sa maladie. Dans cette perspective, la reconduction du Premier ministre à son poste traduit cette confiance qu'il a en la personne de M.Sellal. Ce dernier a eu à diriger par deux fois, en 2004 et en 2009, la campagne électorale du Président Bouteflika. Et ce n'est pas sans raison d'ailleurs que le communiqué de la présidence a souligné que le chef de l'Etat «a consulté le Premier ministre Abdelmalek Sellal» avant d'effectuer ce remaniement. Par ailleurs, le remaniement intervient dans un contexte politique national et international extrêmement tendu. Au plan national, la politique est complètement figée à six mois de l'élection présidentielle. Il faut dire que pour un rendez-vous aussi capital, les candidats ne se bousculent pas au portillon. Cette situation est inédite dans les annales de la politique nationale. La maladie de Bouteflika a imprimé un statu quo à tous les niveaux. La non-tenue d'un Conseil des ministres depuis plusieurs mois a accentué l'angoisse des hommes politiques et des hommes d'affaires. L'inquiétude et l'incompréhension vont-elles maintenant se dissiper avec ce dégel? Il faut s'attendre, en effet, à ce que ce remaniement ministériel soit suivi dans les tout prochains jours par des mouvements dans les corps des walis, des magistrats et celui des ambassadeurs. Au plan international, la situation sécuritaire aux frontières et la crise syrienne sont les principaux dossiers sur lesquels l'Algérie est interpellée. Le rôle de l'Algérie est central dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, en témoignent d'ailleurs les visites des deux hauts responsables tunisiens, à savoir le leader nahdaoui, Rached Ghannouchi et Beji Kaed Essebsi. L'Algérie est également appelée à jouer un rôle central dans le dossier syrien qui tient la planète entière en haleine. C'est ce qui explique la nomination d'un chevronné à la tête de la diplomatie algérienne en la personne de Ramtane Lamamra. Du reste, trois nouveaux ministres parmi les 11 sont nommés à la tête des ministères de souveraineté. Il s'agit de Tayeb Belaiz, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, de Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) et Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères. La liste des nouveaux ministres comporte aussi les noms de Abdelwahab Nouri, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed El Ghazi, ministre chargé de la Réforme du service public, Farouk Chiali, ministre des Travaux publics, Nouredine Bedoui, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Zohra Derdouri, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Abdelmadjid Bouguerra, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires maghrébines et africaines et Mohamed Djellab, ministre délégué auprès du ministre des Finances chargé du Budget bouclent la liste des nouveaux membres du gouvernement de M. Sellal. Le nouveau gouvernement - Abdelmalek Sellal, Premier ministre, - Tayeb Belaiz, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, - Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef de l'état-major de l'Armée nationale populaire, - Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, en remplacement de M.Mourad Medelci, appelé à d'autres fonctions, - Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, - Karim Djoudi, ministre des Finances, - Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines - Amara Benyounès, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, - Abdelwahab Nouri, ministre de l'Agriculture et du développement rural, - Bouabdallah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, - Mohamed Cherif Abbès, ministre des Moudjahidine - Mohamed El Ghazi, ministre auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public, - Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, - Amar Ghoul, ministre des Transports, - Farouk Chiali, ministre des Travaux publics, - Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, - Dalila Boudjemaâ, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, - Abdelkader Messahel, ministre de la Communication, - Abelatif Baba Ahmed, ministre de l'Education nationale, - Mohamed Mebarki, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, - Khalida Toumi, ministre de la Culture, - Nouredine Bedoui, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels - Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, - Mustapha Benbada, ministre du Commerce, - Mahmoud Khedri, ministre des Relations avec le Parlement - Mohamed Bemeradi, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, - Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, - Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports - Zohra Derdouri, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, - Mohamed Amine Hadj Saïd, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, - Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, - Abdelmadjid Bouguerra, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrebines et africaines - Mohamed Djellab, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget. Par ailleurs, et en application de l'article 78 de la Constitution, Monsieur le président de la République, a nommé Monsieur Ahmed Noui, ministre secrétaire général du gouvernement.