«Des inspections sans préavis seront menées» «Des inspections sans préavis seront menées et toutes les sources d'information seront exploitées pour suivre les indicateurs du redressement du secteur de la santé dans chaque wilaya», a-t-il tenu à préciser en guise de menace. Finie la gestion anarchique. Les hôpitaux auront désormais un planning fixé. Le nouveau ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf veut en finir avec la gestion catastrophique de nos hôpitaux. Il a affirmé jeudi dernier à Alger, que les gestionnaires des établissements hospitaliers auront chacun une feuille de route qui prévoit des mesures et un échéancier fixé pour leur mise en oeuvre. Présidant une rencontre avec les gestionnaires des établissements hospitaliers relevant de son secteur, le ministre a souligné que la réhabilitation du secteur devra se faire en plusieurs étapes. S'adressant directement aux responsables, le successeur de Ziari a bien clarifié les choses en «conjuguant mesures urgentes à mener immédiatement et actions structurantes à moyen terme». «Le diagnostic engagé par le ministère depuis près d'un mois a permis de dresser, établissement par établissement, les failles et lacunes qui pénalisent la prise en charge du citoyen et génèrent des motifs d'insatisfaction», a-t-il reconnu. Le nouveau patron de la santé a saisi cette rencontre pour mettre les gestionnaires des établissements hospitaliers devant leur responsabilité. «Vous devez veiller personnellement à la mise en oeuvre de la feuille de route de chaque établissement sous votre tutelle», a-t-il martelé, tout en soulignant que leur action servira à leur évaluation permanente par le ministère. Désormais, le département de la santé gardera l'oeil grand ouvert sur les hôpitaux. «Des inspections sans préavis seront menées et toutes les sources d'information seront exploitées pour suivre les indicateurs du redressement du secteur de la santé dans chaque wilaya», a-t-il tenu à préciser en guise de menace. La déclaration du ministre porte une mise en garde non-voilée aux responsables des hôpitaux. Alarmé par le laisser-aller et la souffrance des patients, le nouveau ministre s'attaque aux sérieux problèmes, entre autre, les urgences, les maternités et l'hygiène. La feuille de route spécifique à chaque établissement, explique le premier responsable du secteur, concerne à court terme les urgences médico-chirurgicales, la prise en charge de la maternité, le respect des horaires de travail et de la garde, l'hygiène et l'environnement général de chaque structure de santé, outre le suivi du programme de développement du secteur. «A la lumière des moyens importants mis en oeuvre par l'Etat, il est urgent que la performance du secteur connaisse un bond qualitatif, grâce à une plus grande rigueur en matière de management des ressources humaines et matérielles», a-t-il estimé. Le nouveau ministre va droit au but pour mettre de l'ordre dans le secteur et rétablir la notion du service public. Nul n'ignore que les malades sont mal pris en charge au niveau de nos hôpitaux. Le manque de place et de moyens se pose avec acuité. Des patients ne savent plus à quel saint se vouer pour accéder à des soins. Ils sont des centaines, pour ne pas dire des milliers à se déplacer d'un hôpital à un autre pour trouver une place. Au niveau des urgences et des maternités, c'est la catastrophe. Beaucoup de personnes ont perdu la vie à cause de la lenteur des soins ou des erreurs médicales. C'est le cas d'ailleurs au niveau du CHU de Tizi Ouzou où de nombreux décès de femmes enceintes ont été enregistrés ces derniers mois. Il reste à savoir si les directives du ministre seront concrètement appliquées ou resteront lettre morte!