Le Cnapest avait appelé à une grève pour revendiquer le règlement de certaines questions d'ordre socioprofessionnel. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) décidera jeudi prochain de la poursuite ou de la suspension de la grève entamée lundi dernier dans le secteur de l'éducation, a-t-on appris hier auprès du syndicat. «Des assemblées générales devraient avoir lieu aujourd'hui (dimanche) dans tous les lycées et les écoles afin de rendre compte de la rencontre, la veille, des représentants du Cnapest avec le ministre de l'Education nationale, mais la grève se poursuit en attendant», a indiqué le coordinateur national de cette organisation, Nouar Larbi. Il s'agit pour les membres du Cnapest également, d'évaluer la rencontre avec la tutelle et d'écouter les enseignants afin de pouvoir trancher, en fonction de cette évaluation, la poursuite ou non de la grève lors de sa réunion de jeudi. Nouar Larbi a suggéré à la tutelle d'ouvrir le dialogue avec les syndicats de l'éducation à chaque fois que nécessaire afin d'éviter le recours à la grève. Le Cnapest avait appelé à une grève pour revendiquer le règlement de certaines questions d'ordre socioprofessionnel dont la révision des statuts des travailleurs de l'éducation et la réhabilitation des anciens enseignants exclus de la promotion, car ne disposant pas de diplômes universitaires. La réintégration d'un membre du conseil national de Bouira suspendu depuis le mois de mai dernier est également posée avec acuité par les syndicalistes. Lors de sa rencontre avec les représentants du Cnapest, le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed s'était dit disposé à mettre en place un comité ad hoc chargé de l'examen du dossier des statuts particuliers dans son volet relatif à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants. Le ministre avait promis «d'examiner le dossier avec des cadres du ministère». Il s'était engagé, en outre, à adresser une demande au ministre de l'Habitat pour réserver un lot de logements au profit des enseignants des wilayas des Hauts-Plateaux et du Nord à l'instar de ce qui se fait pour les régions du Sud. Concernant la médecine du travail, le ministre avait rassuré le syndicat qu'un comité ad hoc (tutelle, syndicat et Fonction publique) sera mis en place pour arrêter la liste des maladies professionnelles du secteur de l'éducation et trouver les mécanismes permettant aux enseignants malades de ne plus exercer et d'obtenir une indemnité de la caisse de Sécurité sociale. Lors de cette rencontre de plusieurs heures, aucun accord n'avait été dégagé pour faire cesser le mouvement de grève initié par le Cnapest depuis le 7 octobre dernier. M.Baba Ahmed avait souligné, a cet égard, qu' «il sera procédé à une retenue sur les salaires des enseignants ayant participé à la grève du 7 au 10 octobre 2013». Par ailleurs, les enseignants du secondaire au niveau d'Alger étaient divisés, hier, entre partisans et opposants à la poursuite de la grève initiée lundi dernier par le Cnapest. Au lendemain d'une rencontre, samedi, d'une délégation du syndicat avec le ministre de l'Education nationale qui n'a pas dégagé un accord entraînant l'arrêt du mouvement de grève, les enseignants de lycées approchés étaient partagés entre partisans et opposants de la poursuite du mouvement de protestation. Aux lycées Boulkine et Thaâlibya de Hussein Dey certains élèves ont rejoint les bancs de l'école normalement alors que d'autres n'ont pu suivre leur cours en raison de l'obstination de leurs enseignants à poursuivre leur mouvement de «protestation jusqu'à ce que leurs représentants parviennent à un accord avec la tutelle». Une telle attitude a suscité la colère des parents d'élèves comme M.Rechaïed devant le lycée Boulkine et qui a fustigé le «comportement des enseignants entêtés». Ce parent d'élève, qui dit comprendre l'attachement des enseignants à leurs revendications légitimes, estime qu'ils pouvaient les faire valoir sans hypothéquer l'avenir des élèves notamment ceux en classe d'examen. A l'entrée du lycée El Idrissi (place du 1er-Mai), Oumaïma s'apprête à retourner chez elle, ses enseignants ayant signifié à ses camarades de classe qu'ils poursuivront la grève jusqu'à nouvel ordre. Elle ne cache pas ses appréhensions. «La grève est la nouvelle arme que les syndicats brandissent à chaque rentrée scolaire sans tenir compte de son impact psychologique sur les élèves», a-t-elle déploré.