Les enseignants du secondaire au niveau d'Alger étaient divisés, dimanche, entre partisans et opposants à la poursuite de la grève initiée lundi dernier par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST). Au lendemain d'une rencontre, samedi, d'une délégation du syndicat avec le ministre de l'Education nationale qui n'a pas dégagé un accord entrainant l'arrêt du mouvement de grève, les enseignants de lycées approchés par l'APS étaient partagés entre partisans et opposants de la poursuite du mouvement de protestation. Aux lycées "Boulkine" et "Thaalibya" d'Hussein Dey certains élèves ont rejoint les bancs de l'école normalement alors que d'autres n'ont pu suivre leur cours en raison de l'obstination de leurs enseignants à poursuivre leur mouvement de "protestation jusqu'à ce que leurs représentants parviennent à un accord avec la tutelle". Une telle attitude a suscité la colère des parents d'élèves comme M. Rechaied approché par l'APS devant le lycée Boulkine et qui a fustigé le "comportement des enseignants entêtés". Ce parent d'élève qui dit comprendre l'attachement des enseignants à leurs revendications légitimes, estime qu'ils pouvaient les faire valoir sans hypothéquer l'avenir des élèves notamment ceux en classe d'examen. A l'entrée du lycée El Idrissi (place du 1er mai), Oumaima s'apprête à retourner chez elle, ses enseignants ayant signifié à ses camarades de classe qu'ils poursuivront la grève jusqu'à nouvel ordre. Elle ne cache pas ses appréhensions." La grève est la nouvelle arme que les syndicats brandissent à chaque rentrée scolaire sans tenir compte de son impact psychologique sur les élèves", a-t-elle déploré. Même scenario au lycée "Abdelhafid Boussouf" de Kouba où certains enseignants ont dispensé les cours normalement alors que d'autres ont continué d'observer la grève. Par ailleurs les enseignants de certains lycées comme El Bedjaoui (Madania) et "Aicha oum el Mouminine" (Hussein dey) ont refusé, dès le début, de rejoindre le mouvement de protestation mais leurs responsables se sont refusés à toute déclaration à ce propos. Le CNAPEST avait entamé un mouvement de grève depuis lundi dernier pour revendiquer notamment la révision du statut des travailleurs de l'éducation, la réhabilitation des anciens enseignants privés de promotion faute de diplôme universitaire, le dossier de la médecine du travail, le logement et la prime de zone qui est encore calculée sur le salaire de base de 2008. Le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed qui a rencontré samedi une délégation du CNAPEST a averti qu'"il sera procédé à une retenue sur salaire des enseignants ayant participé à la grève du 7 au 10 octobre". "Dans le cas où les enseignants grévistes ne réintègrent pas leur poste, dimanche, le week-end sera également défalqué de leur salaire", a encore mis en garde le ministre ajoutant que "s'ils persistent dans leur grève nous appliquerons la loi et chaque journée de grève sera défalquée du salaire". Lors de cette rencontre qui n'a pas dégagé d'accord entre les deux parties, le ministre s'est engagé à mettre en place un comité ad hoc chargé de l'examen du dossier des statuts particuliers dans son volet relatif à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants.