Scène du film Les Terrasses de Merzak Allouache avec la comédienne Amel Kateb Seront présentés en ouverture le nouveau film de Merzak Allouache Les Terrasses, ainsi que le court métrage Les Jours d'avant de Karim Moussaoui. De l'Algérie, au Maroc, en passant par la Tunisie cette manifestation annuelle est présentée comme «une plongée dans le meilleur du cinéma maghrébin d'aujourd'hui». En effet, près d'une soixantaine de films, longs métrages et courts métrages, fictions et documentaires, films du Web, etc figurent au programme de cette nouvelle édition. La particularité de cet événement cinématographique de haute facture est sa mobilité et diversité de lieux de projection. Le Maghreb des films a lieu tour à tour à Paris, à l'Institut du Monde arabe, aux ateliers Varan, au MK2 Quai de Seine, en banlieue parisienne et en régions, notamment dans un réseau d'une trentaine de salles! Le programme qui se déclinera, entre autres, à Paris du 20 au 25 novembre à l'Institut du Monde arabe comptera un riche programme en provenance, notamment de l'Algérie et de sa diaspora. Seront présentés en ouverture le nouveau film de Merzak Allouache Les Terrasses, ainsi que Les Jours d'avant de Karim Moussaoui, révélé lors du dernier Festival de Locarno. Un excellent court métrage déjà récipiendaire du titre du meilleur film au dernier Festival d'Oran du film arabe, mais aussi du Prix du jury ainsi que le Prix du format court au récent Festival international du film francophone de Namur. A ce propos, il est dit que ce film «met en scène, avec élégance, deux adolescents amoureux qui tentent d'inventer leur espace de liberté dans le contexte des dures années de guerre civile (années 1990).». Autre perle de cette nouvelle édition de Maghreb des films le documentaire Fidaï de l'Algérien Damien Ounouri qui prépare actuellement un nouveau film de fiction. Au programme également La Confession de Mohamed El Hadi Benadouda, qui raconte ses années de combat au sein du FLN et la violence, incontournable qu'il a dû épouser. Du Maroc seront présentés en avant-première le film qui a reçu le Grand Prix du Festival de Tanger, Zéro de Nour-Eddine Lakhmari (2013), un thriller soft avec anti-héros dans la plus pure tradition du genre: C'est eux les chiens de Hicham Lasri, l'histoire de Majhoul, emprisonné en 1981 pendant les émeutes du pain au Maroc, Dance of Outlaws de Mohamed El Aboudi. Un magnifique documentaire primé à Locarno cette année, qui retrace le portrait d'une femme devenue mère suite à un viol à 16 ans, qui, rejetée par sa famille, lutte pour la vie. De Tunisie, coup de chapeau à un jeune cinéaste émergeant, Walid Tayaa, l'auteur de Boulitik, un court métrage brillant sur trois moments, trois personnages interpellés, bousculés par la révolution tunisienne en marche, ainsi que Journal d'un citoyen ordinaire, un film très poétique où Walid revient sur son enfance et ses parents. A noter également un documentaire-portrait sur Dorra Bouzid, qui retrace le parcours de cette militante et de ses combats. En clôture l'IMA projette, dans le cadre du 30e anniversaire de la marche des beurs en 1983, le film La Marche de Nabil Ben Yadir, une comédie dramatique qui réunit Jamel Debbouze et Olivier Gourmet. Le synopsis? En 1983, dans une France en proie à l'intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé du quartier des Minguettes, dans la banlieue lyonnaise, lancent une grande marche pacifique pour l'égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Leur mouvement va faire naître un véritable élan d'espoir. Ils uniront à leur arrivée plus de 100.000 personnes venues de tous horizons. Le film sortira en France le 27 novembre. Ce sera une aubaine donc pour Le Maghreb des films qui présentera un film important qui raconte l'histoire de la marche pour l'égalité et contre le racisme, surnommée La Marche des Beurs, en 1983. Une marche à l'issue de laquelle SOS Racisme va naître. Une histoire qui a laissé pourtant peu de traces dans la mémoire des Français. «L'histoire est extraordinaire, estime Nabil Ben Yadir, en évoquant ces «jeunes de banlieue (qui) décident d'organiser une marche après avoir vu un film sur Gandhi et partent à la rencontre d'une France qui ne les connaît pas.» Cette marche a eu lieu plus exactement le 15 octobre 1983, elle a été boostée par des jeunes de Marseille afin de réclamer l'égalité des droits. Deux mois plus tard, ils étaient accueillis à Paris par des milliers de personnes. Mais que reste-t-il encore aujourd'hui de toutes ces revendications? Des acquis ou du gâchis?...Un film à voir en tout cas...