«Quel autre nom donner à l'autorité que celui de chaîne?» Adélard de Bath L'un des grands challenges de l'ouverture audiovisuelle c'est la constitution du Conseil supérieur de l'audiovisuel algérien. C'est un véritable lobbying qui est en train d'être opéré par certains pour figurer dans cette liste très sélecte. Selon l'article 53 du projet de loi de l'audiovisuel, cette autorité s'appelle l'Autorité de régulation de l'audiovisuel qui est chargée notamment, de veiller au libre exercice de l'activité audiovisuelle dans les conditions définies par la législation et la réglementation en vigueur, de veiller à l'impartialité du secteur public de l'audiovisuel et de veiller au respect de l'expression plurielle des courants de pensée et d'opinion dans les programmes des services de diffusion sonore et télévisuelle. Pour accomplir ses missions, l'Arav dispose d'attributions visées à l'article 54, à savoir instruire les demandes de création de services de communication audiovisuelle et se prononcer sur leur recevabilité et fixer les conditions dans lesquelles les programmes de communication audiovisuelle peuvent comporter des placements de produits ou des émissions de télé-achat. En matière de contrôle, l'Arav exerce un contrôle, par tout moyen approprié, sur l'objet, le contenu et les modalités de programmation des émissions publicitaires. En matière consultative, l'Arav formule des avis sur tout projet de texte législatif ou réglementaire concernant l'activité audiovisuelle. En matière de règlement des différends, l'Arav arbitre les litiges opposant les personnes morales exploitant un service de communication audiovisuelle et instruit les plaintes émanant des partis politiques, des organisations syndicales ou des associations, faisant état de violation de la loi par une personne morale exploitant un service de communication audiovisuelle. L'Arav est composée de neuf membres nommés par décret présidentiel, dont cinq désignés par le président de la République, deux membres non parlementaires, proposés par le président du Conseil de la nation, et deux membres non parlementaires, proposés par le président de l'Assemblée populaire nationale. Devant l'absence d'Association des professionnels de l'audiovisuel, l'Arva, sera probablement constituée essentiellement de personnalités qui ne sont pas issues du terrain: des anciens cadres de la télévision nationale, des cadres du ministère de la Communication et des personnalités connues du monde des médias. Les plus connus demeurent les anciens DG de l'Entv, Hamraoui Habib Chawki, qui est revenu de son poste de diplomate de Roumanie, Abdelkader Lalmi, actuel SG au ministère de la Communication ou éventuellement quelques chercheurs dans le domaine de la communication comme Belkacem Ahcène-Djaballah ou encore Brahim Brahimi l'ex-directeur de l'Ecole supérieure de journalisme. Des femmes sont sûres de figurer aussi dans cette liste et là on pense notamment à Zahia Benarous, actuelle sénatrice, mais aussi à des anciennes ministres ou cadres supérieurs de l'Etat. D'autres intellectuels et anciens responsables des institutions audiovisuelles nationales espèrent enfin figurer dans cette autorité qui offre le pouvoir de vie ou de mort aux télévisions privées. Selon l'article 57 du projet de loi, les membres de l'Arav sont choisis pour leur compétence, leur expérience et l'intérêt qu'ils accordent à l'activité audiovisuelle. Ils sont désignés pour un mandat de 4 ans. Aucune date n'a été annoncée pour la constitution de cette autorité. [email protected]