Une justice indépendante, colonne vertébrale d'un Etat de droit, occupe le premier plan dans les préoccupations des six candidats. Ainsi, Benflis déclare, d'emblée, que «l'indépendance du juge sera renforcée par une modification du statut de la magistrature» en conférant aux magistrats le droit de l'inamovibilité et une sécurisation de la carrière. Dans la même perspective, l'ex-chef de gouvernement recommande que «le Conseil supérieur de la magistrature devra être pleinement autonome sur le plan financier et fonctionnel». D'autre part, le statut des avocats sera révisé dans le sens «d'un renforcement de l'indépendance de la profession, et de la pleine consécration des droits de la défense». En outre, le statut du notariat sera, également, refondu afin de «renforcer le rôle des notaires dans les transactions, et d'assurer leur protection». Sur un autre volet, l'ex-bâtonnier d'Alger promet des tribunaux administratifs qui seront mis en place et que «l'organisation judiciaire administrative sera rendue effective». S'agissant de la réforme du secteur, Benflis ambitionne la modernisation de la gestion des juridictions par al'introduction des techniques modernes de l'information et de la communication. Bouteflika, quant à lui, souligne que «la réhabilitation de l'autorité de l'Etat et le rétablissement de la primauté de la loi seront promus avec l'adhésion de toute la société». Dans cet ordre d'idées, la réforme de la justice sera, indique le candidat, axée sur «la poursuite de la modernisation des juridictions dans leurs moyens de travail et dans leur spécialisation, la finalisation de la révision et de l'harmonisation de la législation afin de l'adapter aux mutations du pays ainsi qu'à l'évolution du droit universel». Dans ce sillage, Bouteflika projette «la valorisation du statut social des juges et personnels de la justice, de sorte à les mettre à l'abri de toute influence mais aussi de toute perversion qui ne saurait être tolérées». Concernant l'encadrement humain, le président sortant envisage «l'accroissement des effectifs des juges et des auxiliaires de justice dont les avocats, notaires et huissiers, appuyé par une formation améliorée, y compris la spécialisation». Traduisant son projet par des chiffres, Bouteflika table sur une augmentation de 50% du nombre des juges. Djaballah, pour sa part, estime que la réforme de la justice constitue un élément moteur dans la réforme globale du système politique. Ainsi, le candidat islamiste recommande «la réforme du système judiciaire en vue de garantir l'indépendance et l'efficacité de la justice». Dans la même optique, ce licencié en sciences juridiques appelle à «décréter le droit de juger sur l'inconstitutionnalité des lois devant les tribunaux». Pour Hanoune, la seule voie salvatrice reste «l'élection d'une Assemblée constituante souveraine détentrice de tous les pouvoirs, qui désigne un gouvernement responsable devant elle, élabore une Constitution qui consacre la souveraineté du peuple». Mettant en garde contre toute ingérence étrangère, la candidate du PT relève que «c'est aux Algériens et à eux seuls d'établir entre eux les règles consacrant le respect des libertés démocratiques, le multipartisme, l'indépendance de la justice, l'égalité en droit, la liberté de presse, d'opinion et d'organisation». Rebaïne, lui, plaide pour «une justice indépendante de toute ingérence directe ou indirecte d'ordre politique». Concrètement parlant, le candidat de AHD 54 envisage l'institution d'un statut particulier des magistrats ainsi qu'une organisation syndicale composée de touts les acteurs de la justice. Quant à Sadi, il juge que la réforme de la justice est une «priorité» en revendiquant, au passage, une justice indépendante et impartiale.