Tous les candidats à cette présidentielle prévoient la révision de la Constitution. Ainsi, Benflis envisage dans son programme électoral de réhabiliter les principes de séparation et d'équilibre des pouvoirs. Pour ce candidat, un Etat moderne est synonyme d'un Etat de droit où la justice est autonome dans son fonctionnement et indépendante de tout pouvoir. En outre, l'administration est appelée, recommande Benflis, à plus d'efficacité et où les dirigeants politiques sont responsables de leurs actes et rendent compte de leurs actions devant le peuple. Toujours dans cette perspective, le candidat plaide pour le renforcement des prérogatives des Assemblées locales élues. Quant à Bouteflika qui a déjà lancé plusieurs chantiers de réformes, il tend à poursuivre ces mêmes réformes conçues comme un moyen de renforcer et de moderniser l'Etat. Pour ce faire, Bouteflika juge nécessaire de valoriser le statut social des magistrats pour les mettre à l'abri de toute influence, mais aussi de toute perversion qui ne sauraient être tolérées. Dans le même contexte, le candidat va soutenir la réforme de l'organisation et des missions de l'Etat. S'agissant de la révision de la Constitution, Bouteflika préfère un système présidentiel fermé. En guise d'argument, Sellal, son directeur de campagne tout en constatant que la Constitution actuelle est un amalgame entre le régime présidentiel et le régime parlementaire, appelle le peuple à trancher pour l'un d'eux. Pour sa part, le candidat islamiste Djaballah s'est fixé comme objectif stratégique le renforcement des structures de l'Etat. Dans cette optique, le chef du MRN indique que les institutions doivent être indépendantes des personnes qui se succèdent au sommet de l'Etat. Concrètement, Djaballah revendique l'amendement de la Constitution dans le but d'instaurer un équilibre effectif entre les prérogatives des pouvoirs. Plus loin encore, le candidat prévoit de conférer aux élus le pouvoir du vote de défiance sur le président de la République en cas de violation des lois. Dans le même sens, Djaballah remarque qu'il faut élargir le champ de saisine du Conseil constitutionnel. Hanoune, elle, estime qu'une démocratie véritable implique l'élection d'une Assemblée constituante souveraine qui va élaborer une Constitution. Selon la première candidate à la présidentielle dans le monde arabe, le gouvernement doit être désigné par cette institution. Quant à Rebaïne, il plaide, sans aucune complaisance, pour une rupture avec le système en place. Dans le fond, le candidat de AHD 54 inscrit, dans son programme électoral, comme axe majeur, la consolidation de l'Etat de droit en mettant en oeuvre la plate-forme de la Soummam. Cette finalité passe par l'indépendance de la justice en dotant les magistrats d'un statut et d'une formation poussée. D'autre part, le point récurrent du programme de Rebaïne est l'assainissement du champ politique en écartant les harkis et leurs fils des fonctions de l'Etat. Mais la force et la crédibilité d'un Etat passent, également, par une adéquation des institutions financières. Ainsi, Rebaïne appelle à la levée du secret bancaire. Concernant les rapports entre les différents pouvoirs, le candidat recommande l'élargissement dans l'application de l'article 73 de la Constitution pour que toutes les institutions jouent leurs rôles d'une manière efficace. Sadi, lui, relève que la refondation de l'Etat nécessite la séparation des pouvoirs, la primauté de la loi, ainsi que la mise en place de contre-pouvoirs. Dans cette perspective, le candidat du RCD prône la décentralisation de la décision politique et une démocratie de proximité. Pour ce qui est de la Constitution, Sadi se déclare pour un système parlementaire.