le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a admis que de l'indépendance de la justice dépend sa crédibilité. «La réforme de la justice ne doit pas concerner uniquement les magistrats mais doit être l'affaire de tous les citoyens» a déclaré M.Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux. D'ailleurs, ce dernier a mis à profit son intervention devant les députés de la chambre basse, lors des débats consacrés aux deux projets de loi relatifs au statut du magistrat et au Conseil supérieur de la magistrature, pour lancer un appel à la société civile et spécialement à la presse pour promouvoir la justice et même défendre son indépendance. Par ailleurs, le garde des Sceaux a estimé qu'il était temps de «séparer la justice du politique» pour sauvegarder l'acquis du peuple au nom de qui la justice est rendue, partageant ainsi l'avis de tous les intervenants dont le député d' El Islah, M.Mohamed Salah Bouchareb s'est fait l'écho. Pour le ministre, la réforme du secteur de la justice reste lacunaire en l'absence d'une réelle prise en charge socioprofessionnelle des magistrats et d'un statut régissant cette profession lequel est un élément majeur dans la réforme de la justice et en réponse aux préoccupations des magistrats dont une partie est sujette à la corruption. Le ministre révélera que plusieurs juges étaient logés dans des bains-maures. Répondant aux interrogations des députés, le ministre a affirmé que dans le monde «aucun peuple n'est satisfait à 100% de sa justice». Concernant l'indépendance de la justice, M.Belaïz a récusé les allégations selon lesquelles le pouvoir exécutif a un ascendant sur le pouvoir judiciaire. Néanmoins, le ministre a souligné que «la justice doit rester une institution de l'Etat» Cette mise au point est une réponse négative à la requête avancée par les députés exigeant le remplacement du ministre de la Justice dans ses fonctions de vice-président du Conseil supérieur de la magistrature par le président de la Cour suprême ou à la rigueur par le président de la Cour d'Etat. Pour Tayeb Belaïz «le ministre de la Justice est le représentant du gouvernement et il est le premier garant de la justice du fait qu'il incarne le pouvoir judiciaire en l'absence du chef de l'Etat». De ce fait, la composante du Conseil supérieur de la magistrature ne sera pas revue et demeurera en l'état actuel. L'autre point de discorde a trait au droit à la grève interdit aux magistrats par l'article 11 au moment où l'article 36 reconnaît aux magistrats le droit à la pratique syndicale. A ce sujet le ministre a ironisé en déclarant «imaginez-vous quel chaos créerait une grève dans le secteur de la justice. De ce fait l'Etat ne tolérera, aucune grève».