Hier, au Palais du gouvernement, a eu lieu la cérémonie officielle de son installation. Parallèlement, M.Benflis a installé dans ses fonctions le directeur général de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement en la personne de M.Abdelmadjid Baghdadi. Dans une brève allocution, le Chef du gouvernement rappellera les missions, fonctions, prérogatives et composition du CNI: neuf ministères en font partie et se réunissent en session ordinaire au moins une fois tous les trois mois, et en tant que de besoin, sur convocation de leur président, qui est le Chef du gouvernement lui-même. En fait, il semble que la fonction essentielle de ce Conseil, et qui ne figure pas sur l'ordonnance du 20 août 2001, soit de responsabiliser collectivement et individuellement les membres du gouvernement dans le processus de relance économique et de développement. La présence du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales est en soi révélatrice. La responsabilité conjointe et solidaire des membres du CNI quant aux résultats du programme présidentiel, pourrait mettre fin aux querelles de clocher qui, jusqu'ici, ont miné toutes les tentatives de réformes de l'économie, notamment les processus de restructuration et de privatisation: «Il s'agit pour nous, affirme M.Benflis, d'intégrer les privatisations dans la dynamique générale de l'investissement.» Cette disposition fait que «le patrimoine mobilier et immobilier des entreprises dissoutes sera versé à l'actif de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement». Ainsi, tout investisseur pourra prétendre à l'acquisition des locaux et des équipements de ces entreprises - c'est-à-dire, leur actif - sans être encombré de leur passif, dettes et personnels. Le Chef du gouvernement précisera que désormais, et grâce à l'ordonnance du 20 août portant développement de l'investissement, «le transfert des capitaux ainsi que les revenus liés aux investissements directs étrangers est garanti». Cette disposition suppose un allégement supplémentaire du système de contrôle de change, qui pourrait aller jusqu'à une déréglementation totale, prélude à une convertibilité directe du dinar algérien. Sommes-nous prémunis contre le syndrome russe? M.Benflis fera état d'une seconde disposition apte à encourager l'investissement étranger en particulier, et qui consiste en «la prise en charge par le Trésor public de l'infrastructure environnante des projets agréés, par le biais du fonds d'appui à l'investissement, doté d'une première tranche de 1,3 milliard de dinars». M.Benflis clôturera son intervention en réitérant «l'engagement total du gouvernement dans le soutien actif de la PME-PMI». M.Boukrouh, pour sa part, rappellera les deux ordonnances d'août dernier, ainsi que leurs décrets d'application, et fera le point des actions déjà entreprises: «Les locaux devant abriter les antennes de l'Andi sont en cours d'aménagement à Annaba, à Oran, à Ouargla et à Alger.» Selon le ministre de la Restructuration, «ces quatre guichets uniques seront opérationnels avant la fin de l'année». M.Boukrouh annonce aussi «l'ouverture de 20 guichets pour 2002» et s'engage à «couvrir les 48 wilayas dans le courant de l'année 2003». Par ailleurs, «une ligne de financement vient d'être obtenue auprès de l'UE, dans le cadre du plan Meda, pour la formation des agents appelés à animer les guichets uniques». A une question concernant le foncier agricole et celui destiné au développement du tourisme, M.Boukrouh estime que «l'absence de ces deux secteurs du CNI ne veut pas dire qu'ils sont négligés. On ne peut pas mettre tout le gouvernement dans le conseil». Pourtant, le principal obstacle au développement de l'agriculture est justement le statut - incertain - des terres.