Un Suédois est depuis le 1er juillet de cette année l'entraîneur de la sélection nationale d'Angleterre. Il est le premier étranger à assurer cette fonction. Depuis quelques jours, il a assuré la principale partie de sa mission qui consistait à ramener l'équipe de la Rose à la phase finale de la Coupe du monde. Sven Goran Eriksson, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a laissé la richissisme Lazio et ses stars pour prendre en main l'équipe de la Rose, alors dernière de son groupe. 6 matches plus tard, le premier sélectionneur étranger de l'Angleterre a su redonner confiance à Beckham et consorts qui terminent premiers du groupe 9 et devancent l'Allemagne sur le fil. Sven Goran Eriksson a remplacé au poste de sélectionneur de l'équipe d'Angleterre, Kevin Keegan, l'ancienne grande vedette du football anglais. Les résultats comme entraîneur du petit lutin n'ont pas été à la hauteur de ses qualités de joueur. Il démissionne le 07 octobre au soir d'une défaite historique de l'Angleterre à Wembley face à l'Allemagne par 1-0, en éliminatoires de la Coupe du monde 2002. Cette défaite n'était pas sans rappeler aux Anglais le mémorable camouflet de la finale de la Coupe du monde 1966, dans le même stade et devant le même adversaire. «Sven Goran Eriksson est le choix unanime de notre comité de sélection. C'est l'un des meilleurs entraîneurs du monde. Il est très intéressé par ce défi et il n'a pas fallu longtemps pour le convaincre», explique le directeur exécutif de la Fédération anglaise. Alors la chance sourira- t-elle à l'audacieux? Il faut croire que oui puisqu'il vient de qualifier l'Angleterre pour le mondial de Corée et du Japon non sans avoir au passage donné une sacrée déculottée aux cousins germaniques. Le crime de lèse-majesté commis par les Allemands a été magistralement puni le 1er septembre dernier à Munich par un cinglant 5-1 dont 3 buts de l'intenable Michael Owen. Cette incroyable déroute à domicile risque d'avoir des conséquences fâcheuses pour les Germaniques condamnés à jouer, pour la première fois de leur histoire, des matches barrages en aller et retour contre l'Ukraine. En cas de nouvelle déconvenue, les Allemands seront absents en Asie. Ils devront alors se contenter de la phase finale de 2006 pour laquelle ils sont d'ores déjà qualifiés en tant que pays hôte. Privilège d'ailleurs conquis au détriment des Anglais, eux aussi candidats à l'organisation. Eriksson a réussi un véritable coup de maître pour son premier essai. Sa longue expérience de la haute compétition et de la gestion des stars a été son atout principal d'autant qu'il était attendu au tournant par tous les autres postulants au poste tant convoité de sélectionneur de l'Angleterre. A 52 ans révolus, Eriksson a signé un contrat de 5 années qui lui donne la possibilité d'imprégner sa marque à un football anglais davantage percutant ces dernières années avec ses clubs qu'avec ses sélections. Tout auréolé de ses succès en Suède, Portugal et Italie, Eriksson a donc pratiquement carte blanche jusqu'en 2006 pour réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué depuis 1966, année du seul succès mondial des Anglais. Sélectionneur intelligent et capable d'imposer une tactique gagnante, le Suédois a, d'entrée de jeu, gagné un joli contrat au tarif d'environ 4 millions de dollars par an.