Fruit d'une enquête nationale sur les structures des urgences hospitalières, le Conseil de la réforme de la gestion des établissements, devra mettre en place les meilleurs mécanismes pour la prise en charge des patients. Malade de sa gestion depuis des décennies, le secteur de la santé publique se dote depuis hier, d'un Conseil de la réforme de la gestion du service public de santé (Crgsps). Présidé par Abdelhak Saihi, secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière qui a été chargé par Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, le conseil est composé de plus de vingt membres spécialisés dans le domaine de la santé. Le Crgsps devra étudier et proposer l'ensemble des actions et programmes qui vont dans le sens de la prise en charge des préoccupations du secteur de la santé. L'hygiène hospitalière, l'accueil des malades, l'amélioration des conditions de prise en charge, la gestion des produits pharmaceutiques et l'utilisation à bon escient des équipements, l'assainissement de la situation financière, la valorisation des ressources humaines, sont quelques points essentiels qui devront être pris en charge dans les meilleures conditions. Le Pr Moussa Arada, spécialiste en médecine interne au CHU Mustapha-Pacha à Alger, membre du Conseil de la réforme, n'a pas caché sa joie de voir un ministre de la Santé qui privilégie le terrain, au-delà des rapports qu'on attend de part et d'autre. «Ce que nous avons constaté dans les différentes sorties à travers le pays, notamment à Khenchla, Tébessa et plus est une honte», a-t-il dit. Poursuivant son intervention en marge de l'installation du Conseil de la réforme, le Pr Arada ajoute: «Il faut reconnaitre que tout le monde se plaint de la situation qui prévaut dans le secteur de la santé à cause de la mauvaise gestion», a-t-il déploré. Le déficit de médecins spécialistes reste un grand obstacle pour le secteur sans pour autant oublier l'état d'esprit qui règne dans les différentes structures hospitalières depuis. «Il faut noter que l'Etat a mis en place des équipements qui ont coûté très cher. Mais malheureusement, les équipements sont inexploités à cause du manque de spécialistes et autres personnels formés pour répondre aux besoins de la maintenance», dira-t-il, avant d'ajouter que la mauvaise gestion des établissements influe négativement sur l'environnement de la santé publique, regrettera-t-il. Le nouveau Conseil de la réforme devra créer des sous-commissions, selon les besoins du secteur avant de se réunir dans quinze jours au siège de l'Insp (Institut national de santé publique). À l'instar de tous les secteurs qui souffrent de la mauvaise gestion d'où la dégradation des services, la qualité de la gestion qui se base d'abord et avant tout sur la valorisation des compétences et le respect des lois en vigueur, constitue le point fondamental pour le redressement, l'amélioration et le développement des organisations tous secteurs confondus. En tout état de cause, la notion de la gestion est d'abord une science qui est fondée sur le raisonnement, la maîtrise des techniques, l'application des lois en vigueur qui délimitent les actions et les responsabilités. «Gérer, c'est prévoir», dit le dicton.