L'ANP mène des opérations ciblées Au moment où le chantier de la lutte antiterroriste tire à sa fin, un autre chantier s'ouvre: il s'agit de la criminalité urbaine. Face à l'hydre islamiste aux mille têtes et autant de soutiens étrangers, l'Algérie a accompli le travail toute seule. Après une décennie de lutte sans merci, les services de sécurité ont réussi à briser la colonne vertébrale du terrorisme. Les chiffres le prouvent. Selon un décompte établi par nos sources sécuritaires en charge de la lutte contre ce fléau, pas moins de 200 terroristes ont été abattus depuis janvier à octobre dernier. Ce décompte, ajoutent nos sources, prend en compte les 29 terroristes éliminées durant l'assaut donné par une unité spéciale de l'ANP à Tiguentourine (Illizi) lors de l'attaque perpétrée par un groupe de Mokhtar Belmokhtar contre un site gazier. Près d'un millier d'autres sont entre les mains des services de sécurité (ils ont été capturés et certains ce sont rendus de leur propre chef), précisent nos sources, ajoutant que ces islamistes constituent une véritable mine d'informations pour de nouvelles opérations à même d'extirper définitivement les dernières poches du terrorisme islamiste. La stratégie adoptée par les services de sécurité et la revalorisation du renseignement ont payé. Rien que cette semaine, sept terroristes ont été abattus par les forces de l'ANP. Agissant sur la base de renseignements vérifiés, les forces de l'Armée nationale populaire et de la Gendarmerie nationale ont mis fin aux agissements d'un groupe terroriste au lieudit Tinezfert relevant de la wilaya d'Adrar. Citant des sources sécuritaires, un confrère arabophone indique qu'il s'agit de sept, alors que des sources concordantes confient que le nombre de terroristes abattus lors de cette opération est de cinq dont des Libyens. Les assaillants, soulignent nos sources, auraient réussi à pénétrer le sol via les frontières maliennes et seraient des membres actifs du Mujajo. Une branche qui se dit dissidente d'Al Qaîda au Maghreb islamique, née à l'ombre de la guerre en Libye et dont les origines demeurent encore confuses. Selon des informations non encore confirmées, ce groupe aurait eu pour mission de préparer des attentats terroristes, prenant pour cible les infrastructures étatiques. Dans sa stratégie de la lutte antiterroriste, l'Algérie s'est appliquée à moderniser sa technique, notamment dans les mécanismes technologiques et l'exploitation du renseignement opérationnel. Cette stratégie plus précise continue de donner des résultats probants réduisant la mobilisation des réseaux terroristes affiliés à Al Qaîda au Maghreb islamique. Pour les forces de sécurité, il s'agit de mener des opérations plus ciblées en mettant en avant le renseignement. «D'où d'ailleurs, la bonne maîtrise du terrain par la localisation rapide des suspects», confient nos sources. En mettant en évidence cette stratégie dont le fond a été acquis grâce à plusieurs années de lutte, cela a également permis aux forces de sécurité de mettre en échec plusieurs tentatives d'infiltrations en provenance de la Libye, Mauritanie, Mali et Tunisie. Les forces de sécurité s'emploient à user d'une technologie sophistiquée dans leur guerre contre la nébuleuse, mais misent plus sur les compétences humaines. Des compétences qui ne sont plus à prouver suite aux nombreux succès enregistrés. Confrontées à un terrorisme transnational, les forces de sécurité ont réussi jusqu'à présent à garder la menace au-delà de ses frontières. Elles sont mieux considérées depuis l'assaut opéré à Tiguentourine. D'ailleurs, d'aucuns n'ignorent leur expérience incontestable qui est évoquée dans des congrès et colloques internationaux. Elles continuent de mener leur lutte avec la même détermination dans un contexte particulier relatif aux multiples crises que vivent les pays voisins après leurs révolutions. Guerre civile et règlement de comptes en Libye, une crise sécuritaire et politique qui échappe au gouvernement mis en place en Tunisie, au Mali où la situation est encore aussi complexe, alors qu'à l'Ouest, les narcotrafiquants marocains se livrent à une vraie guerre contre les forces de sécurité pour écouler leur venin. Dans l'Algérie de 2013, le terrorisme ne bombe plus le torse. Bien des pays nous jalousent cette stabilité sécuritaire. Cependant, au moment où le chantier de la lutte antiterroriste tire à sa fin, un autre chantier s'ouvre: il s'agit de la criminalité urbaine. Dans plusieurs quartiers de la capitale ainsi que dans d'autres wilayas, des batailles rangées entre bandes rivales s'affrontent à l'arme blanche mettant en péril la sécurité des personnes et leurs biens. Un grand autre chantier sécuritaire.