Dans cette instance composée de 15 membres figurent plusieurs partisans de M. Benflis lors de la présidentielle de 2004. L'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, peut-il encore espérer bénéficier du soutien du FLN s'il se porterait candidat à l'élection présidentielle de 2014? La question mérite d'être posée après la dernière session du comité central de l'ex-parti unique qui s'est déroulée avant-hier à l'hôtel El Aurassi à Alger. Selon les observateurs, la composante du nouveau bureau politique, adoptée lors de cette session, est destinée à couper l'herbe sous les pieds de l'ancien secrétaire général du FLN qui entretenait l'espoir d'être candidat du parti. Dans cette instance composée de 15 membres proposée après l'adoption de la candidature de Bouteflika, à un 4e mandat, figurent plusieurs partisans de M.Benflis lors de la présidentielle de 2004. «Au sein du bureau politique, il y a au moins sept fervents partisans de Ali Benflis, soit presque la moitié de la composante du bureau», explique un membre du comité central. Il s'agit, poursuit notre source, de Meftali Yamina, Mustapha Mazouzi, Sadek Bouguetaya, Zahali Abdelkader, Ahmed Boumehdi, Boualag Mustapha et Kada Benouada. Mais pourquoi les concepteurs de cette composante ont placé un nombre aussi important de défenseurs «acharnés» de Ali Benlfis? L'ancien membre du bureau politique, Abdelhamid Si Afif, éjecté de cette instance, a expliqué, devant les journalistes, que cette démarche visait «à favoriser la candidature de Benflis». Cela peut-il être vrai? La réponse coule de source, puisque le nouveau secrétaire général, Amar Saâdani, est installé à la tête du FLN pour faire la promotion de la candidature de Bouteflika. D'ailleurs, depuis son intronisation, il a fait adopter aux mouhafedhs, aux parlementaires et au comité central la candidature du chef de l'Etat à un autre mandat. Saâdani a même étendu son emprise sur le FLN et certains de ses détracteurs ont commencé à «se rendre». Boudjemaâ Haïchour, pour ne citer que lui, a assisté à la réunion d'avant-hier et a même fait partie de la commission chargée de la rédaction de la déclaration politique du CC. «Benflis a fait part à ses plus proches amis qu'il se présentera à la présidentielle qu'elles que soient les conditions et abstraction faites de toutes les autres candidatures. Au FLN, tout le monde sait qu'il bénéficie toujours du soutien d'une partie des membres du comité central. Le climat de crise qui règne au sein du parti menace la division du parti en deux pôles en prévision d'avril 2014 comme cela a été le cas en 2004. C'est justement pour cette raison que d'anciens pro- Benflis ont été casés dans le bureau politique pour, d'un côté, les réduire au silence et de l'autre, priver Benflis de ses soutiens», analyse un membre du comité central, toujours fidèle à Ali Benflis. Certains défenseurs de Bouteflika, comme le président du groupe parlementaire du FLN, Tahar Khaoua, ont été écartés du bureau à la dernière minute. «Les pro-Bouteflika sont acquis, il faudrait donc récupérer les pro-Benflis», poursuit notre source. Mais pour les observateurs les plus avertis, la composante du bureau politique comporte un risque d'imploser davantage le parti en cas de défection de dernière minute de Bouteflika. Les rapports de force pourront ainsi basculer et les pro-Benflis pourront se trouver majoritaires au bureau politique du FLN. L'option de Saâdani et de ses sponsors s'avérera ainsi une grave erreur d'appréciation du risque politique qui découle d'une telle démarche, à moins que cela ne soit calculé. Nombreux sont en effet les cadres du FLN qui lient le sort de Saâdani à la tête du parti au sort de Bouteflika à la tête de l'Etat. Pendant ce temps, les comités de soutien à Ali Benflis se multiplient aux quatre coins du pays.