Une reconnaissance, même tardive, est toujours la bienvenue. Jeudi dernier, la commission des Affaires étrangères du Sénat américain était réunie pour faire le point sur la situation politique, économique et sécuritaire en Afrique. Ce sont la secrétaire adjointe chargée des Affaires africaines auprès du département américain de la Défense, Mme Amanda Dory et le sous-secrétaire d'Etat adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, M.Richard Schmierer, qui ont été auditionnés sur ce dossier par les parlementaires. Il est clair que c'est la situation sécuritaire qui a, le plus, retenu l'attention car c'est l'incontournable préalable qui conditionne l'action politique et économique. Une situation sécuritaire qui préoccupe, depuis le 11 septembre 2001, les Etats-Unis. Soit 12 années après une dure lutte contre le terrorisme en Algérie. Ce qui a permis à Amanda Dory de rappeler aux sénateurs, la «longue histoire de lutte (de l'Algérie) contre le terrorisme et l'extrémisme violent sur son territoire» pour mieux expliquer pourquoi «l'Algérie constitue un pilier pour, non seulement lutter contre Aqmi et ses groupes affiliés, mais aussi pour ramener la stabilité dans la région». Pour souligner, également et qu'à ce titre, l'Algérie est «un partenaire de sécurité crucial» pour les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme international. Depuis la tragédie des tours de New York, en 2001, les Etats-Unis et avec eux l'ensemble de la communauté internationale sont engagés dans une guerre inédite contre un ennemi invisible et très mobile. Un peu partout dans le monde, les intérêts américains sont menacés. Ces menaces se sont accentuées avec les troubles qu'a entraînés le fameux «printemps arabe» dans la région qui s'étend du Moyen-Orient jusqu'au Sahel. Le fait le plus marquant de ces menaces aura été l'assassinat de l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, il y a quelques mois. Les Etats-Unis sont convaincus que la sécurité à l'intérieur de leur territoire passe par l'éradication du phénomène à l'échelle de la planète. Ce fléau qui a surpris les grandes puissances, l'Algérie l'avait combattu seule pendant une décennie. C'est au moment où elle en venait pratiquement à bout que les Etats-Unis y ont été brutalement confrontés. D'où le recours à l'expérience de l'Algérie qui, reconnaît Mme Dory, «continue à mener avec succès les opérations d'interception sur les frontières sud-algériennes». Du coup, le département américain de la Défense «s'emploie à fournir à l'Algérie l'équipement et la formation pour renforcer ses capacités de défense» a-t-elle précisé. Lui succédant, Richard Schmierer, a démontré l'intérêt qu'ont les Etats-Unis à encourager l'Algérie «à continuer à élargir son rôle de leader régional». C'est d'autant plus important, a-t-il ajouté, que l'Algérie utilise son expertise militaire dans la lutte antiterroriste «pour former et collaborer avec les armées et les forces policières les moins expérimentées dans la région», afin d'assurer une plus grande stabilité dans le Sahel et le Maghreb. Cette Algérie qui poursuit, en parallèle, son développement économique et «des progrès constants et cohérents» en matière des droits de l'homme et de transparence politique au cours des 20 dernières années. Une aide et des encouragements qui nous avaient tant manqué dans les années 1990. Sans regrets. Bien au contraire, nos valeurs nous dictent de partager notre expertise. C'est la guerre du bien contre le mal!