Israël maintient sa politique de colonisation en approuvant la construction de 829 nouveaux logements dans des colonies de Cisjordanie, compromettant une nouvelle fois les chances de progrès des négociations. Dans sa réaction à ce nouveau plan d'expansion juive, la présidence palestinienne a souligné lundi qu' «il mettait à mal le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens». Cette décision témoigne de «la persistance de l'escalade israélienne», a déclaré le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou-Radina. L'ONG israélienne Paix Maintenant, opposée à la colonisation, avait affirmé auparavant que «la construction de 829 logements a été approuvée récemment par une commission de l'administration militaire israélienne chargée de la Cisjordanie». Les autorités israéliennes ont décidé fin octobre d'accélérer la colonisation, en annonçant plusieurs projets de construction. Le 13 novembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait provisoirement renoncé un projet de colonisation record portant sur plus de 20.000 logements. Les responsables israéliens ont néanmoins affirmé qu'Israël allait «continuer dans les prochains mois à annoncer des constructions dans les blocs de colonies et à El-Qods», assurant que «les Américains et les Palestiniens étaient au courant à l'avance de cet arrangement», ce qui a déclenché une vive polémique avec la direction palestinienne. Selon une dirigeante palestinienne, Hanane Achraoui, Israël utilise le processus de paix pour intensifier la colonisation dans les territoires occupés. La communauté internationale, dont les Etats Unis, considère la colonisation israélienne des Territoires palestiniens comme illégitime. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui a tenté de relancer les négociations israélo-palestiniennes en pleine crise, avait d'ailleurs rappelé lors de sa visite début novembre à EL-Qods occupée: «Nous considérons maintenant et avons toujours considéré que les colonies étaient illégitimes». Les négociations israélo-palestiniennes, qui ont repris fin juillet après quasiment trois ans d'interruption et se déroulent dans une atmosphère de crise, malgré une vingtaine de rencontres, courent à l'échec à moins d'une intervention décisive du médiateur américain, selon des responsables palestiniens et des médias israéliens. Les négociateurs palestiniens réclament que les discussions se tiennent sur la base des lignes antérieures au début de l'occupation israélienne de El-Qods-Est, la Cisjordanie et la bande de Ghaza en juin 1967, avec des échanges de territoires équivalents. Plusieurs pays et organisations, qui imputent la responsabilité de l'impasse dans les négociations à Israël qui annonce régulièrement de nouveaux projets de constructions dans les territoires palestiniens occupés, jugent ces nouvelles colonies «illégales» et comme «un obstacle à la paix». Le Comité arabe de suivi du processus de paix, présidé par le Qatar et comprenant 13 pays arabes, réuni mardi dernier au Koweït, a jugé qu' «Israël est responsable de la profonde crise dans les négociations en raison notamment de l'intensification de la colonisation, mais aussi des agressions répétées contre l'Esplanade des mosquées à El-Qods occupée, des destructions de maisons palestiniennes, des saisies de terres palestiniennes et du renforcement du blocus imposé à Ghaza». Le 19 novembre, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a estimé que le processus de négociations entre Palestiniens et Israéliens était compromis par la série d'annonces concernant l'implantation de nouvelles colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie, y compris à El Qods-Est occupée. Pour M. Feltman, ces projets de colonies sont «incompatibles» avec la réalisation de la solution à deux Etats: «Le secrétaire général de l'ONU, M.Ban Ki-moon, a réitéré la position sans équivoque de l'ONU selon laquelle l'implantation de nouvelles colonies est contraire au droit international et constitue un obstacle à la paix», a-t-il rappelé.