Ils ont loué un bus et sont venus profiter de la neige et de l'air pur. La belle journée se termine dans la désolation et les pleurs. Le bilan de l'accident dont a été victime un bus à son retour de la station de Tikjda s'est alourdi avec le décès de l'un des 30 blessés, le prénommé Kamel, originaire d'Alger et âgé de 21 ans. La scène était insupportable quand la maman du défunt est arrivée à 20 h à l'hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira où était déposée la dépouille. Dès l'annonce de l'accident, un plan d'intervention a été mis en branle. Toutes les ambulances des secteurs sanitaires de Bouira, M'chedallah, Aïn Bessam et celles des différentes unités de la Protection civile ont été dépêchées sur le lieu du drame. Le service des urgences de Bouira a été réquisitionné et les autres malades orientés vers la polyclinique du centre-ville. Plusieurs médecins et paramédicaux en congé de fin de semaine ont rejoint les structures sanitaires pour porter secours aux blessés qui arrivaient. Le wali, le président de l'APW, le maire et ses adjoints, les responsables de la Sûreté nationale, ceux de la gendarmerie, le commandement de la Protection civile...des anonymes, étaient tous sur place pour superviser les efforts du corps médical et participer à cet élan de solidarité. Un jeune qui a été refoulé à l'entrée pour permettre aux hospitaliers de travailler aura cette réflexion: «ceux sont nos frères, nous sommes là pour être utiles et les aider». A 20h30, les familles, venues s'enquérir de l'état de leurs parents blessés, étaient accueillies à l'hôpital Mohamed Boudiaf où un espace renforcé par des psychologues était aménagé. Les parents ont été invités à passer la nuit sur place. Les habitants de Bouira était aussi nombreux à venir proposer aide et assistance. Des jeunes sont venus proposer leur sang quand d'autres ont ramené de la nourriture aux hôtes forcés de la ville. L'accident est, selon les propos d'un passager blessés dû à une défaillance mécanique. «Quand on est arrivé à la descente juste après le siège de la garde communale, le chauffeur se débattait avec le levier de vitesse et sa direction ne répondait plus. On est parti dans une descente sur plus de 200 mètres avant que le bus ne soit bloqué par des arbres. On était à quelques mètres d'un ravin. Dieu merci», nous confiera le jeune encore sous le choc. Précisons que le lieu de l'accident est réputé dangereux. Notre ex journaliste de L'Expression Ali Sebaâ a eu la semaine dernière un accident au même endroit. Il est sorti avec une fracture au bras et une double fracture au bras et à la jambe pour son épouse. Le lieu nécessite la mise en place de glissières de balises de sécurité surtout que la pente est évaluée à plus de 13° L'année dernière à la même période, un autre bus transportant des jeunes sportifs de Birghbalou avait basculé dans le vide au même endroit. N'est-il pas temps de penser à sécuriser ce passage?