La restauration du Palais du Bey a été confiée à la direction de l'urbanisme d'Oran en 2008. A ce jour, les travaux ne sont pas lancés. «Les vestiges d'Oran sont dans un état lamentable», a indiqué le président de l'APW d'Oran, Abdelhak Kazitani, ajoutant qu'«une bonne partie de ces derniers a disparu». iUne telle déclaration n'a pas fait suite à un simple fait du hasard, le P/APW, s'adressant à la ministre de la Culture, dira que «le ministère est appelé à prendre en charge le patrimoine historique d'Oran tel qu'il le fait à Constantine et Sétif». La wilaya d'Oran regorge d'importants sites historiques qui sont à l'abandon pour des raisons jusque-là inexpliquées. Leur protection est plus qu'impérative. Dans son rapport, la commission de wilaya en charge de la question, tire la sonnette d'alarme après que ses membres eurent à effectuer plusieurs sorties sur le terrain. «La question est très sensible», relève-t-on dans le document rédigé par les membres de la commission. Palais du bey, Mosquée du pacha, Portus Magnus, Porte d'Espagne, ont fait l'objet de plusieurs visites effectuées par les membres de la commission qui ont mis l'accent sur la nécessité à être restaurés. «Le Palais du bey dont la construction remonte à 1792, est en dégradation», a-t-on relevé dans le rapport des membres de la commission. Jusqu'au jour de la rédaction du document, le Palais du bey connaît de graves fissurations pouvant causer son effondrement. Ce joyau architectural ottoman, situé à Sidi El Houari, a été classé par l'administration coloniale site historique, le 13 juillet 1952. Sa restauration a été confiée à la direction de l'urbanisme d'Oran en 2008. A ce jour, les travaux ne sont pas lancés. Le Portus Magnus est constitué des restes d'une ville romaine construite entre l'an I et l'an III avant Jésus-Christ. Il est érigé dans la localité de Bethioua. Sa surface est de 70 hectares. Ce site est, à l'instar de plusieurs autres, à l'abandon. Pis encore, une bonne partie de ce port romain a été squattée pour la transformer en constructions anarchiques. La partie restante est transformée en un immense dépotoir. Pourtant, l'APW d'Oran a, dans un passé récent, plaidé pour la protection du site et ce, en procédant à l'adoption d'une délibération le 31 mars 2011. Un cahier des charges a été même élaboré en vue d'une étude devant être suivie pour sa restauration. Un autre repère historique, et pas des moindres, est menacé de disparition en emportant un pan entier de l'histoire d'Oran. Il s'agit de la Mosquée du pacha. Ce site a été construit en 1796 sur ordre du bey Mohamed Ben El Kebir Ben Othmane et offert comme cadeau au pacha. Ce lieu hautement historique fut inscrit en tant que site à protéger par l'administration coloniale le 6 août 1952. Une opération de restauration a été inscrite récemment, les travaux ne sont toujours pas entamés. Le fort de Santa Cruz (Sainte Croix) situé dans les hauteurs de la forêt du Murdjadjou fut construit par les Espagnols entre 1698 et 1708. Il a été récupéré en 1738 par le bey Bouchlaghem qui a ordonné la démolition d'une partie du fort. Les travaux de réhabilitation qui ont été lancés le 18 février 2006 ont été arrêtés par une commission ministérielle. L'opération a été confiée à la direction de l'urbanisme de la wilaya d'Oran. À ce jour, les travaux sont à l'arrêt pour des raisons inexpliquées. Ce n'est pas tout. On a eu à constater également l'état des lieux des sites culturels comme les salles de projection cinématographique à savoir Le Hoggar, El Mansourah, Marhaba, El Feth, le Maghreb, Saâda, l'Andaloussia, Rex, Murdjadjou et plusieurs autres sites. Dans ce dossier, la commission en charge de la question est explicite en recommandant la nécessité de confier les salles de cinéma à la direction de la culture et ce, en vue d'une meilleure gestion.