A Amman, Kerry devait s'entretenir hier avec le roi Abdallah II ainsi qu'avec plusieurs responsables jordaniens avant de se déplacer dans la même journée en Arabie Saoudite, pays crucial pour une paix au Proche-Orient. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, poursuivait hier sa tournée au Proche-Orient qui l'a mené en Jordanie avant de se rendre en Arabie Saoudite, dans l'espoir de faire avancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, en sérieuse difficulté. A Amman, le chef de la diplomatie américaine, devait s'entretenir hier avec le roi Abdallah II ainsi qu'avec plusieurs responsables jordaniens avant de se déplacer dans la même journée en Arabie Saoudite, pays crucial pour une paix au Proche-Orient. La monarchie hachémite, gardienne des lieux saints musulmans d'Al-Qods en particulier l'esplanade des Mosquées, et deuxième pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël, est frontalière de la Cisjordanie, censée former la majeure partie d'un futur Etat palestinien. De son côté, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite occupe une position cardinale, à la fois en tant qu'auteur de l'initiative de paix de la Ligue arabe que de gardien des Lieux les plus Saints de l'islam. Malgré l'optimisme du chef de la diplomatie américaine pour donner un second souffle au processus de paix, cette 10è mission sur place intervient dans un contexte tendu où chaque partie s'accuse de saboter le processus de paix. A l'issue d'un long entretien samedi avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie), le chef de la diplomatie américaine a assuré que les discussions ont permis de «résoudre certains types de problèmes et de présenter de nouvelles options pour d'autres». Les négociateurs palestiniens ont confirmé, de leur côté, que la réunion de samedi soir s'est bien passée. Mais pour autant, aucun progrès concret n'a été enregistré. Les Palestiniens ont été, encore une fois, clairs: pas question de signer un accord intermédiaire qui reviendrait à discuter des points qui ont déjà été négociés dans les différents accords de ces 20 dernières années. Ils demandent des garanties sur l'arrêt de la colonisation israélienne et le retour des réfugiés palestiniens. Le chef des négociateurs palestiniens, Saëb Erakat, a réitéré ses exigences: la fin de l'occupation israélienne et l'établissement d'un Etat de Palestine indépendant sur les frontières de 1967 et avec Al-Qods comme capitale. «Personne n'a plus à perdre d'un échec (des négociations) que les Palestiniens. L'échec n'est pas une option pour nous», a dit M. Erakat, en exhortant Israël à «s'abstenir de tout acte qui puisse porter préjudice à l'issue des négociations sur un règlement permanent». Des diplomates américains ont expliqué qu'il était improbable que les deux parties parviennent à s'entendre avant la fin de la visite lundi sur les propositions d' «accord-cadre» traçant les grandes lignes d'un règlement définitif sur les frontières, la sécurité, le statut d'Al-Qods et le sort des réfugiés palestiniens. Dans une interview à la radio officielle Voix de la Palestine, Azzam al-Ahmad, un haut responsable du Fatah, a regretté samedi que «les différentes idées avancées par M. Kerry soient plus proches de la position israélienne» que de celle des Palestiniens. Le chef de la diplomatie américaine, qui a réussi en juillet à relancer des négociations de paix interrompues pendant près de trois ans, a eu de longues discussions jeudi et vendredi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a affiché de «très sérieuses inquiétudes quant au plan qui lui a été présenté». Il réclame régulièrement que les Palestiniens reconnaissent le caractère juif de l'Etat d'Israël, ce qui empêcherait le retour des réfugiés. En plus du pessimisme des deux parties, John Kerry doit affronter la colère des Palestiniens. Samedi, ils étaient des dizaines à manifester à Ramallah contre la visite de John Kerry à qui ils reprochent de vouloir obtenir un accord à tout prix sans véritablement prendre en compte les demandes palestiniennes.