L'APN se penche sur la loi sur l'audiovisuel L'ouverture du champ audiovisuel en Algérie est «irrémédiable», a affirmé le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne. C'est sans doute la plus importante déclaration d'un ministre du secteur sur ce dossier épineux. La loi relative à l'activité audiovisuelle, qui sera débattue aujourd'hui à l'APN, répondra aux attentes des gens du métier et au souci de protéger les institutions de l'Etat. M.Messahel a souligné que le gouvernement souhaitait que la loi sur l'audiovisuel soit adoptée par le Parlement «au cours de la session d'automne», le ministre a rappelé que le processus de l'élaboration de cette loi a été mené «en consultation avec des spécialistes en audiovisuel, des journalistes et des patrons de chaînes privées, ainsi que des députés». M.Messahel a, en outre, réfuté toute polémique sur la question de l'ouverture du champ audiovisuel, tant pour le secteur public que privé. A propos des appréhensions suscitées par certains parlementaires quant au contenu de l'article 7 du projet de loi qui concerne les chaînes thématiques, le ministre de la Communication a précisé qu'il s'agit d'une «mauvaise lecture» et d'«une erreur de traduction de la version arabe vers le français», relevant que «c'est le texte arabe qui fait foi». Il a expliqué, à cet égard, que «le texte en arabe qui est très clair et explicite, note bien qu'une chaîne thématique se décline en une chaîne à un seul thème ou à plusieurs thèmes», ajoutant qu'«il est bien signifié qu'elle peut être une chaîne à programme unique ou multiple». M.Messahel a, par ailleurs, indiqué que le débat sur les articles du projet de loi sur l'audiovisuel «doit se faire dans les règles de la démocratie et du dialogue». De son côté, la présidente de la commission de la culture, de la communication et du tourisme de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mme Houda Talha, a assuré que les chaînes thématiques ne posaient pas de restrictions à la liberté d'opinion et d'information en Algérie. «Aucune appréhension à ce sujet n'a été émise par les experts consultés par la commission», a précisé la responsable soulignant qu'une «lecture politique et non professionnelle a été donnée au texte». Elle a rappelé que la commission était «souveraine dans son action mais parfaitement disposée à élargir la teneur de l'article 17 relatif à la création de chaînes thématiques, en s'éloignant des restrictions évoquées par les journalistes en cas d'accord entre les députés, lors de la session plénière» soulignant l'impératif de mettre cet élargissement en conformité avec le texte original de l'article. Pour Mme Talha, «le terme thématique a été mentionné dans la loi organique sur l'information adoptée auparavant par l'APN». Elle a, dans ce sens mis l'accent sur la nécessité de mettre les articles du projet de loi sur l'audiovisuel en conformité avec la loi organique sur l'information. Par ailleurs, Mme Talha a rappelé que la proposition faite par certains membres de la commission pour ajouter le terme «service public» devant «chaînes thématiques» ne pouvait être adoptée, car elle risquait d'engendrer une contradiction entre les textes de la loi organique sur l'information et le projet de loi sur l'audiovisuel. A une question sur l'article définissant la création d'une autorité de régulation de l'audiovisuel, la responsable a précisé que le ministère de la Communication s'est engagé à combler cette lacune dans un bref délai insistant sur la nécessité pour les personnes désireuses de créer des chaînes de télévision, de se conformer aux conditions prévues par la loi. Enfin, pour ce qui est de la diffusion, 13 chaînes de télévision pourront diffuser leurs programmes à travers l'entreprise de télédiffusion algérienne (TDA), après l'entrée en vigueur de la loi sur l'audiovisuel, a indiqué le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, soulignant que les chaînes concernées «doivent être de droit algérien». Il a ajouté que les chaînes de télévision pourront émettre à partir de la TDA par satellite ou par télévision numérique terrestre (TNT) «dès qu'elles seront en conformité avec la nouvelle loi sur l'audiovisuel qui sera adoptée». Par ailleurs, les chaînes de télévision privées qui diffusent actuellement en off-shore ont été conviées par le ministère de la Communication à récupérer les prorogations de leurs autorisations arrivées à expiration le 31 décembre dernier, a-t-on appris lundi dernier à Alger, auprès de responsables de ces chaînes. Les directeurs des chaînes se sont rendu à une rencontre hier après-midi au ministère de la Communication pour le renouvellement desdites autorisations leur permettant de poursuivre leurs activités, en attendant la promulgation de la loi sur l'audiovisuel. C'est un accord tacite entre les responsables de ces chaînes et le ministère.