Des groupes pour le moins que l'on puisse dire intégristes, nés à l'ombre des soulèvements rebelles. Les groupes d'Ansar Al-Charia de Libye et de Tunisie ont été portés sur la liste des organisations terroristes, annonçait vendredi dernier le département d'Etat américain. Des groupes pour le moins que l'on puisse dire intégristes, nés à l'ombre des soulèvements rebelles ayant cycliquement éclaté en Tunisie et en Libye prétendument contre les gouvernements en place. L'approche du département d'Etat américain concourt avec la déclaration du général David Rodriguez, commandant d'Africom, qui affirmait jeudi dernier, que le tristement Mokhtar Belmokhtar, chef de l'organisation terroriste «Les signataires par le sang», était en mesure de rééditer une attaque similaire à celle de Tiguentourine, dans la mesure où, selon cet officier, MBM possède tous les moyens qui permettent une telle attaque. L'avertissement du commandant d'Africom, dont le siège est établi en Allemagne, intervient alors que certains médias étrangers «souffrent du syndrome de l'ANP», qui, après une année, ceux-là mêmes n'arrivent pas à admettre, voire à supporter qu'à l'évidence, l'Algérie est un pays puissant aux termes de la lutte antiterroriste. De par l'agitation tendancieuse affichée par ces médias autour de l'anniversaire du lâche attentat contre le site de Tiguentourine, ils auront le cran d'exprimer un comportement partisan en disculpant les auteurs à l'origine de cet acte criminel, en les présumant comme «des interlocuteurs potentiels avec lesquels il y aurait matière à négociation». En matière de négociation avec les groupes armés, la position de l'Algérie a de tout temps, été nette, «le chantage est inadmissible dans la stratégie de lutte contre le terrorisme». Une stratégie qui convient également à certaines puissances mondiales à l'image, de la Russie, la Grande-Bretagne et les USA. Plus conscients et bien imprégnés de la menace terroriste, ces pays, notamment les USA, agissent en fonction des donnes réelles du terrain. C'est pour dire que désormais, la Libye et la Tunisie sont devenues des pays qui abritent des groupes terroristes désignés par le département d'Etat américain «organisations terroristes étrangères». Comme indiqué, il s'agit d'Ansar Al Charia de Benghazi et de Derna en Libye et de Tunisie au même titre que Les signataires par le sang de MBM, qui active au Sahel entre le Mali et la Libye. Leurs chefs terroristes, Ahmed Abou Khattalah, Sofiane Ben Kumu et Seifallah Ben Hassine, communément appelé Abou Iyadh, portés sur la liste noire du même département, sont des terroristes internationaux activement recherchés. Comme le stipule la loi américaine relative au terrorisme, «ces désignations, s'accompagnent de sanctions portant sur l'interdiction de fournir ou tenter de fournir un soutien matériel ou des ressources financières, ou de s'engager dans des opérations avec ces trois groupes ou ces individus, et le gel de tous leurs biens qui pourraient se trouver aux Etats-Unis». Pour le département d'Etat américain «Ansar Al Charia est impliqué dans des attaques terroristes contre des cibles civiles et dans plusieurs assassinats et de tentatives d'assassinats de responsables de la sécurité et des acteurs politiques dans l'est de la Libye, ainsi que dans l'attaque menée le 11 septembre 2012 contre le consulat américain à Benghazi dans laquelle l'ambassadeur américain, Chris Stevenson, et trois autres fonctionnaires américains avaient trouvé la mort». De même pour le groupe Ansar al-Charia de Tunisie, fondé par Seifallah Ben Hassine au début de 2011, indique le communiqué du DEA et qui «a été impliqué dans l'attaque menée le 14 septembre 2012 contre l'ambassade américaine et l'Ecole américaine à Tunis, mettant en danger la vie de plus d'une centaine de salariés de l'ambassade américaine». La Tunisie avait pris les devants pour désigner le groupe Ansar Al Charia comme une organisation terroriste qui est à l'origine des attaques contre les forces de sécurité tunisiennes, dans les assassinats de personnalités politiques tunisiennes et dans des tentatives d'attentats suicides dans des lieux fréquentés par les touristes. Ansar Al Charia en Libye et en Tunisie et les Signataires par le sang idéologiquement des branches d'Al Qaîda au Maghreb représentent la plus grande menace pour l'Algérie, la Libye et la Tunisie, mais aussi les Américains s'agissant de leurs intérêts dans ces pays, notamment en Libye et Tunisie, d'où d'ailleurs l'engagement des USA «à prendre toutes les mesures appropriées contre les organisations et les individus responsables des attaques contre les installations diplomatiques américaines en Libye et en Tunisie». Le département d'Etat américain a même inclus une récompense allant jusqu'à 10 millions de dollars pour toute information menant à l'arrestation ou à la condamnation de tout individu responsable de l'attaque de Benghazi de septembre 2012». Pour rappel, Ansar Al Charia en Tunisie compte environ 100.000 partisans. Considéré comme organisation terroriste, ce groupe est impliqué dans les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Les médias tunisiens rapportent qu' «après l'accès au pouvoir du parti, de nombreux prisonniers politiques islamistes ont été libérés, y compris Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, qui avait cofondé le Groupe combattant tunisien avec Tarek Maaroufi en juin 2003. Abou Iyadh alors fonde Ansar al-Charia en avril 2011, qu'il dirige avec le prédicateur Abou Ayoub et l'idéologue Al-Khatib al-Idrissi». Les forces américaines et libyennes avaient depuis quelques mois arrêté Seifallah Ben Hassine, chef de file du groupe islamiste tunisien Ansar al Charia, à Misrata. Ce chef terroriste avait également sous le surnom d'Abou Iyadh, combattu par le passé en Afghanistan et a fait allégeance au réseau Al Qaîda. Il est notamment accusé d'avoir encouragé l'attaque meurtrière commise en septembre 2012 contre l'ambassade des Etats-Unis à Tunis.