Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural Outre la hausse de la matière première, le ministre a évoqué aussi un éventuel détournement de la poudre de lait par certains transformateurs. Entre les longues queues des citoyens pour se procurer un petit sachet de lait pasteurisé et les déclarations du ministre de l'Agricultrice, il y a lieu de s'inquiéter de l'utilisations des deux poudres. la poudre de lait et la poudre aux yeux. La production nationale de lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) pose un sérieux problème. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdel-wahab Nouri, reconnaît qu'il y a véritablement un problème, mais l'explique à sa façon. D'abord, Abdelwahab Nouri a estimé, avant-hier à Alger que la production nationale de lait pasteurisé est «largement suffisante» bien avant d'appeler les transformateurs à «faire preuve d'honnêteté» dans l'utilisation de la poudre de lait subventionnée par l'Etat. «Je tiens à rassurer les consommateurs que la production du lait est largement suffisante et je profite de cette occasion pour appeler les producteurs à faire preuve d'honnêteté dans l'utilisation de la poudre subventionnée», a-t-il déclaré lors d'une visite au siège et entrepôt de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). «Les pouvoirs publics se sont engagés à assurer l'approvisionnement en matière première, mais les transformateurs doivent utiliser cette matière à bon escient», a-t-il ajouté. Voilà la déclaration avec laquelle le ministre charge clairement les producteurs de lait. Il ne s'arrête pas là puisqu'il révèle encore des faits plus graves. Outre la hausse de la matière première, le ministre a évoqué aussi un éventuel détournement de la poudre de lait par certains transformateurs qui auraient utilisé ce produit subventionné par l'Etat pour la production des dérivés du lait. «Bien que beaucoup de producteurs soient sérieux, néanmoins certains sont récalcitrants et des mesures seront prises à leur encontre», a-t-il averti. Pour produire du LPC au prix administré de 25 DA/litre, l'Etat a mis en place un dispositif de soutien auquel sont liées 116 laiteries publiques et privées. Ces dernières sont approvisionnées en poudre de lait par l'Onil à des prix inférieurs à ceux du marché international pour produire du LPC uniquement. L'Etat offre aussi une prime pour les transformateurs qui intègrent du lait cru dans ce produit. Pour le ministre, la perturbation concerne uniquement la wilaya d'Alger. «Dans les autres wilayas nous n'avons pas constaté de perturbation dans la production ou la distribution de ce produit», a-t-il indiqué. Il estime qu' «une coordination entre l'Onil et les laiteries permettrait de résoudre le problème rapidement.» Le stock actuel de la poudre de lait est estimé à plus de 114.000 tonnes et des quantités arrivent au fur et à mesure pour répondre aux besoins du marché national. Interrogé sur la déclaration du Premier ministre concernant le remplacement de l'emballage en plastique utilisé dans le LPC par le tétra pack, le ministre a fait savoir qu'il faut d'abord procéder à l'acquisition des équipements pour produire cet emballage, soulignant que l'Etat devrait prendre en charge le surcoût qu'entraînerait l'utilisation du nouveau conditionnement. Par ailleurs, M.Nouri s'est rendu à la laiterie publique, filiale du groupe Giplait de Birkhadem où il a affiché son mécontentement du manque d'hygiène et de l'insalubrité des lieux. Benbada annonce de nouvelles mesures Le département du commerce rassure que de nouvelles mesures visant à satisfaire les besoins du marché national en lait en sachet seront prises en fonction des conclusions de l'enquête ouverte la semaine dernière, a-t-on appris auprès du ministère du Commerce. «Les conclusions de cette enquête, qui est toujours en cours, vont nous permettre de se situer et de prendre des mesures réglementaires en coordination avec toutes les parties concernées», a indiqué, à l'APS le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère, Abdelaziz Aït Abderahmane, sans toutefois donner plus de précisions. Le ministère du Commerce avait ouvert mercredi dernier une enquête pour déterminer les «vraies» raisons de la perturbation dans la distribution du lait en sachet observée depuis quelques semaines. Le même responsable assure que «le lait en sachet est disponible, donc on ne peut pas parler d'une pénurie. C'est une sorte de pression sur l'offre suite, entre autres, à une forte demande». Selon lui, cette «forte» demande s'explique par la hausse des prix du lait conditionné dans des boîtes cartonnées. «Ceux qui consommaient le lait conditionné dans des boîtes en carton se sont rabattus, suite à la hausse observée, sur le lait en sachet», a-t-il ajouté.