Le groupe Babylone recevant son trophée des mains des directeurs de la Radio et de la Télévision nationales Eyyam de la regrettée Warda El Djazaïria, Dalia Chih et Kader Japonais ont été respectivement élus meilleur clip, meilleure révélation de l'année et meilleur artiste de l'année... Une double victoire! Non, il ne s'agit pas du groupe Babylone qui, cela dit, a remporté un succès mérité lors de cette première édition de Algerian Music Award en raflant deux prix, celui de la meilleure chanson de l'année pour Zina et du meilleur album mais bel et bien celle de la création de cet avènement exceptionnel, d'une part qui va assurément booster le monde de la musique à se professionnaliser davantage et les artistes à donner encore le meilleur d'eux-mêmes, mais aussi d'autre part, de cette loi sur le statut de l'artiste adoptée cette semaine et qui vient à point nommé pour préserver quelque peu les artistes de la clochardisation en leur octroyant enfin le droit d'acquérir dignement une couverture sociale pour les années à venir. Et comme dira Safy Boutella, président et maître de cérémonie: «J'espère que d'ici l'année prochaine, on verra poindre des formations pour les musiciens, des écoles, des résidences pour ingénieurs de son, pourquoi pas etc., car la vie n'est rien sans les artistes!» Et de renchérir: «Je ne sais pas. Vous vous rendez compte? Etre artiste est un métier dangereux. Choisir d'être artiste, c'est prendre le risque de ne pas être sûr de gagner de l'argent et de pouvoir manger après. C'est pourquoi je demande à ce qu'on aide les artistes, il est nécessaire de prendre en charge le formidable potentiel qu'ils recèlent dans des écoles de formation spécialisée dans la musique et les arts audiovisuels» dira-t-il en ouvrant la soirée laquelle s'est voulu haute en couleur et en harmonie. Ainsi, cinq catégories ont été retenues par le jury présidé par le grand Hamidou. Outre le groupe Babylone qui fut récompensé et dont le montant de dotation avoisine les 300.000 DA, le prix de l'artiste révélation de l'année est revenu à la pétillante et jeune, mais néanmoins au grand charisme Dalia Chih quant à Kader Japonais, il a raflé le prix du meilleur artiste sous les salves d'applaudissement du public. Notons que c'est le clip Eyyam de la regrettée Warda El Djazaïria, réalisé par Mounès Khammar qui a été primé également sous les forts encouragements du public, supplantant haut la main ceux de Amel Zen, groupe El Dey ou encore Yasmine Amari et The Crossfaders. Aussi, Nassim Djezma, Amel Zen et les groupes Tarbaât, El Dey et Freeklane également en lice, ont animé la soirée pour le grand plaisir de la salle Ibn Khaldoun archicomble qui a répondu favorablement aux rythmes des chansons proposées. Deux surprises marqueront la cérémonie, l'arrivée de Rachid Taha pour remettre un trophée et l'humoriste Brahim Irban qui a fait une entrée remarquée en venant par le fond de l'auditorium, accompagné de trois danseurs et en interprétant la version algérienne de Gangniam Style, revue et corrigée et transformée en Aâroubi style. Un moment amusant et drôle cela dit, qui viendra dérider quelque peu l'atmosphère solennelle du début. Notons qu'étaient présents à cette cérémonie, Abdelkader Messahel, ministre de la Communication et des directeurs et responsables de l'Entv, la Radio algérienne, l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda) et des Etablissements Arts et Culture, qui ont collaboré à la réalisation des Algerian Music Awards avec JIL FM, initiateur et organisateur de l'événement. Cette chaîne qui a soufflé le 15 janvier sa deuxième bougie a profité de cette occasion pour le célébrer une nouvelle fois, gâteau à l'appui dans l'ambiance festive et la bonne humeur. Si la soirée a péché par quelques petits soucis d'ordre technique et organisationnelles, gageons qu'elle gagnera assurément à s'améliorer aux éditions prochaines. Car c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Bon vent pour l'Algerian Music Awards!