Depuis la rentrée scolaire à nos jours, les grèves se sont multipliées Pour l'Association des parents d'élèves, ce n'est pas le recours à la grève qui va régler la situation sachant que celle-ci perdure depuis 2006. Les syndicats de l'éducation maintiennent le mot d'ordre d'une grève illimitée à partir d'aujourd'hui. Le ministre de l'Education qui leur a promis de les recevoir avant cette date, a soutenu que toutes les revendications des syndicats ont été satisfaites. Et voilà la partie de ping-pong engagée. Entre les deux parties en conflit, ce sont quelque 8 millions d'élèves qui sont pris en otage. Le président de l'Association des parents d'élèves, Ahmed Khaled, a exprimé clairement son mécontentement vis-à-vis de cette grève. «On est contre cette grève quelles que soient les revendications des syndicats. On est pour le dialogue», a indiqué M. Khaled contacté hier par téléphone. D'après lui, il existe d'autres façons de régler le conflit entre les syndicats et la tutelle. «Ce n'est pas le recours à la grève qui va régler leur situation, sachant que celle-ci perdure depuis 2006», a jugé M.Khaled. «Si le ministre de l'Education continue de faire la sourde oreille face aux doléances des syndicats, ces derniers auraient dû aller plaider leur cause devant la justice s'ils estiment avoir raison», a-t-il encore souligné. Avec les multiples grèves qui ont été menées en novembre et octobre derniers, M.Khaled craint une éventuelle année blanche. Il a, en outre, estimé que ces grèves sont «exagérées, surtout que beaucoup de leurs revendications ont été examinées favorablement jusqu'ici». Pour ce qui est de la promesse non tenue par le ministre de recevoir tous les syndicats avant la date de la grève, notre interlocuteur a estimé qu'il fallait «interpeller le Premier ministre sur cette situation pour éviter de prendre les enfants en otage». Rappelons que les syndicats ont déposé un préavis d'observer une grève illimitée il y a plusieurs semaines sans que la tutelle ne se préoccupe et les convoque pour régler ce conflit interminable dont les seules victimes sont les écoliers. Dans le cas où cette grève risquerait de durer dans le temps, le président de l'Association des parents d'élèves a fait savoir que «l'association compte interpeller directement le Premier ministre sur la situation alarmante qui risque de bouleverser l'avenir de nos enfants». Par ailleurs, les syndicats qui ont accordé un délai à la tutelle afin de régler leurs problèmes, ont jugé que ce dernier a expiré sans pour autant que le ministre réagisse. Il y a lieu de rappeler que ce dernier n'arrêtait pas de réitérer que les portes de son département demeurent ouvertes au dialogue avec les représentants des enseignants et autres personnels du secteur. Face à cette situation, les syndicats de l'éducation, notamment le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), ont exprimé leurs ras-le-bol de ces réunions avec le ministre qui ne respecte pas ses engagements en vue de dégager un résultat palpable. C'est pourquoi, ces syndicats ont décidé de ne pas faire machine arrière et d'appeler les professeurs à tenir des assemblées générales et durcir le mouvement de protestation. C'est le cas de l'Unpef, dont le président, Sadek Dziri a déclaré vendredi dernier lors d'une conférence de presse que «la grève ne s'arrêtera pas jusqu'à ce qu'il y ait des garanties écrites de la part du Premier ministre Abdelmalek Sellal». En ce qui concerne les revendications de ces syndicats figurent la révision du statut particulier de l'éducation et l'abrogation de l'article 87 bis, le reclassement des enseignants du secondaire et la promotion automatique, l'accès du corps enseignant à la promotion dans les postes administratifs, l'intégration inconditionnelle des enseignants du technique au grade de professeur du secondaire et le calcul des années d'expérience pour leur promotion aux nouveaux grades. Le secteur de l'éducation peine à retrouver sa sérénité. Depuis la rentrée scolaire à nos jours, les grèves se sont multipliées et sont loin d'être terminées. C'est pourquoi, le ministre doit se dépêcher de régler cette situation alarmante, car elle concerne l'avenir de millions d'élèves qui souffrent déjà du gros retard engendré par ces débrayages.