A travers l'Irak, 13 personnes sont mortes hier dans de nouvelles violences, portant à plus de 850 le nombre de victimes pour le mois de janvier, soit trois fois le bilan de janvier 2013. Plusieurs soldats ont été capturés hier près de Fallouja, ville située à l'ouest de Baghdad tombée il y a plusieurs semaines aux mains d'insurgés, dont certains combattants liés à Al Qaîda. A travers l'Irak, 13 personnes sont mortes hier dans de nouvelles violences, portant à plus de 850 le nombre de victimes pour le mois de janvier, soit trois fois le bilan de janvier 2013. Selon des témoins, hier matin, des combattants anti-gouvernementaux ont attaqué un poste de l'armée à la périphérie de Fallouja, forçant des soldats à battre en retrait tandis que d'autres se rendaient. Selon les témoignages, 5 à 22 soldats seraient tombés aux mains des insurgés qui contrôlent depuis début janvier cette ville située à seulement 60 km de Baghdad. En outre, des vidéos, dont l'authenticité n'a pu être vérifiée, ont été postées sur Youtube, l'une d'elles montrant 5 hommes habillés d'uniformes de l'armée assis à l'arrière d'un pick-up militaire, entourés de personnes agitant des drapeaux noirs et scandant des slogans favorables à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al Qaîda). Sur une autre, on peut voir des insurgés au volant de Humvees militaires. Selon des témoins, 6 de ces véhicules ont été pris à l'armée, dont 3 ont été incendiés. L'armée mène depuis plus de deux semaines sans succès une opération destinée à reprendre Fallouja, ainsi que des quartiers de Ramadi (40km plus à l'ouest), également tombés aux mains d'insurgés. Et l'EIIL a resserré son emprise sur Fallouja: des combattants ont établi un tribunal islamique et enlevé des hauts responsables, dont un officier de la police et plusieurs notables tribaux, selon des témoins et des chefs de tribus. Via les haut-parleurs des mosquées, ils ont également appelé les habitants à les rejoindre dans leur combat contre les forces de sécurité. Fallouja était un bastion de l'insurrection après l'invasion américaine de 2003, tout comme Ramadi. Par ailleurs, 13 personnes sont mortes hier dans des violences à travers l'Irak, dont quatre dans des attaques à la voiture piégée à Kirkouk (nord). A cela s'ajoutent les carnages de la veille qui a vu la mort de vingt-huit personnes tuées en Irak, dont huit dans des bombardements sur Fallouja, contrôlée par des insurgés armés, selon des sources hospitalières. Des bombardements ont frappé tard vendredi soir le quartier de Nazal, dans le sud de Fallouja, et se sont poursuivis dans la nuit, tuant huit personnes, dont un enfant, et blessant sept autres, a indiqué un médecin du principal hôpital de cette ville. Des habitants de Fallouja, ont accusé les forces gouvernementales d'être derrière les bombardements mais des responsables du ministère de la Défense ont nié toute responsabilité. Ces dernières ont assuré samedi avoir tué 20 insurgés dans la zone d'Albou Faraj, près de Ramadi, selon la télévision publique irakienne. L'ONU a annoncé vendredi que plus de 140 000 personnes avaient fui les combats dans cette province, le plus important déplacement de population en Irak depuis les violences confessionnelles des années 2006-2007.