Quinze personnes ont été tuées hier en Irak, dont huit dans des bombardements sur Fallouja, une ville de l'ouest de l'Irak contrôlée depuis plusieurs semaines par des insurgés armés, selon des sources hospitalières. Plus de 800 personnes sont mortes depuis le début de l'année dans les violences dans le pays, notamment dans les affrontements qui font rage ces dernières semaines entre insurgés armés et forces gouvernementales dans la province sunnite d'Al-Anbar, dans l'ouest du pays. Le nombre de morts pour janvier est d'ores et déjà trois fois supérieur au bilan de janvier 2013. Des bombardements ont frappé tard vendredi soir le quartier de Nazal, dans le sud de Fallouja, et se sont poursuivis dans la nuit, tuant huit personnes, dont un enfant, et blessant sept autres, a indiqué Ahmed Shami, un médecin du principal hôpital de cette ville, située à 60 km à l'ouest de Baghdad. Des habitants de Fallouja, qui est notamment aux mains des hommes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al Qaîda), ont accusé les forces gouvernementales d'être derrière les bombardements mais des responsables du ministère de la Défense ont nié toute responsabilité. Les forces gouvernementales tentent de reprendre aux insurgés Fallouja, ainsi des quartiers de celle de Ramadi, à 100 km à l'ouest de Bagdad. Samedi, elles ont assuré avoir tué 20 insurgés dans la zone d'Albou Faraj près de Ramadi, selon la télévision publique irakienne. L'ONU a annoncé vendredi que plus de 140.000 personnes avaient fui les combats dans cette province, le plus important déplacement de population en Irak depuis les violences confessionnelles des années 2006-2007. Des diplomates, dont le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, ont appelé les autorités à oeuvrer en faveur d'une réconciliation nationale, les insurgés étant enhardis par le mécontentement de la minorité sunnite qui s'estime discriminée par le gouvernement dominé par les chiites. Ailleurs dans le pays, des tirs d'obus de mortier ont frappé Jaizan, un village chiite au nord de Baâqouba (60 km au nord-est de Baghdad), tuant six personnes, dont deux femmes et un jeune garçon, et blessant deux autres, selon une source médicale. Baâqouba est le chef-lieu de la province de Diyala, l'une des plus instables du pays. Des insurgés ont par ailleurs bombardé au nord de la capitale un pont stratégique reliant Bagdad à Kirkouk et aux provinces du nord, selon des responsables. Une partie du pont a été complètement détruite et cinq personnes qui le traversaient en voiture ont été blessées. A Baghdad, deux quartiers à majorité sunnite ont été touchés par des attentats à la voiture piégée, tuant une personne et faisant plus d'une dizaine de blessés. Le conflit à Al-Anbar et le niveau élevé des violences dans le pays, alimenté par une profonde crise politique, constituent les menaces les plus importantes pour le Premier ministre Nouri al-Maliki, à l'approche des élections prévues en avril.