La nouvelle est tombée hier en début d'après-midi. Un Hercule C-130 des forces armées algériennes s'est écrasé sur le mont Djebel Fertas dans la wilaya de Oum El Bouaghi. Il y avait à son bord plusieurs dizaines de passagers et membres de l'équipage. L'avion en provenance de Tamanrasset était en phase d'atterrissage à l'approche de l'aéroport de Constantine lorsque le contact avec la tour de contrôle a été interrompu. Il faut signaler que les conditions climatiques étaient très mauvaises. Qu'un vent fort soufflait sur la région selon les services de la météo, avec une alternance de neige et de pluie. La température ressentie était à 1°. C'est ce mauvais temps qui serait la cause du crash. Le colonel Lahmadi Bouguern, responsable de la communication de la 5ème Région militaire, a promis un bilan des victimes dès qu'il sera établi. Nous le saurons une fois les opérations de secours achevées. Une cellule de crise, présidée par le Commandant Air de la 5e Région militaire, le général Saïd Mammeri, a été aussitôt mise en place. Quel que sera le bilan définitif, l'accident est douloureusement ressenti par l'ensemble des Algériens. Notre Armée nationale est ce que nous avons de plus précieux. Le moment est au recueillement. Le reste de l'actualité devient dérisoire. Surtout les querelles partisanes dont on est abreuvé ces derniers jours. Elles paraissent même indécentes. Face à ce drame qui frappe la nation toute entière, il est bon de s'arrêter pour faire la distinction de ce qui est important de ce qui l'est moins. Certes, des accidents d'avion surviennent régulièrement à travers le monde. Certes, des militaires des pays du monde entier laissent leur vie dans de tels accidents quand ce n'est pas sur un champ de bataille. Mais la relation qui existe entre les Algériens et leur armée est fusionnelle. Pour le comprendre, il faut revisiter l'histoire. Notre armée est chargée de défendre le territoire et le peuple algériens que la glorieuse ALN, dont elle est issue, a arraché, au prix fort, à la domination coloniale. Nos militaires sont issus du peuple. Ce sont nos enfants, nos pères, nos frères, nos soeurs. Cet accident intervient au moment où notre armée est admirée et respectée par tous pour son professionnalisme et son exper-tise. Ce qui lui vaut d'être citée en référence dans les tribunes internationales. On a pu mesurer sa force et ses capacités au cours de l'attaque de Tiguentourine. Plus généralement et chaque jour que Dieu fait, elle pourchasse, depuis des années, dans les maquis les dernières bandes de terroristes. Ce qui, du coup, fait toute notre fierté et porte tous nos espoirs. Perdre un seul de nos militaires est une dure épreuve pour le commun des Algériens. Que dire de l'épreuve endurée par les mères, les pères, les épouses, les enfants, les familles des victimes? Leur douleur est la nôtre. La compassion et la solidarité que nous pourrons exprimer seraient toujours en deçà de ce que nous ressentons réellement. On se surprend à constater que les mots sont incapables de décrire ce mal qui nous frappe. Aucun mot ne peut traduire l'intensité du drame que tous les Algériens subissent brutalement avec ce crash. De toute manière, les mots ne servent à rien en de pareilles circonstances. Le moment est au recueillement. Dans le silence!