«L'armée est intervenue en 1965 et 1992 suite à l'échec de la classe politique» Si le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se présentera à l'élection présidentielle d'avril 2014, «il sera réélu, mais s'il ne briguera pas un mandat supplémentaire, il sera difficile au candidat de consensus ou du cercle présidentiel de passer», a déclaré, hier à Alger, Ahmed Adimi. «En 2004, l'armée n'a pas réussi à imposer son candidat, en l'occurrence Ali Benflis, soutenu en cette 4e présidentielle dans l'histoire de l'Algérie par le général de corps d'armée, Mohamed Lamari tandis que les services de sécurité ont appuyé Abdelaziz Bouteflika», a révélé, hier, Ahmed Adimi, ancien militaire et universitaire. «Cet échec cuisant à sonné la fin de l'ingérence de l'armée dans la politique», d'après l'invité de Abdelmadjid Menasra. «Depuis cette année qui a vu la démission de M. Lamari, désormais l'armée n'aura plus aucun rôle à jouer dans le domaine politique.» Le conférencier cite dans ce contexte, la déclaration à propos de cette question de Gaïd Salah à Louisa Hanoune, selon laquelle l'armée n'interviendra pas dans l'élection présidentielle d'avril 2014. «C'est le département de l'intérieur à travers les walis qui s' occupe plutôt des opérations de scrutin présidentiel, pas le militaire», souligne-t-il encore dans ce sens. «L'ANP est surtout très susceptible et intransigeante sur cette particularité relative à la double nationalité», selon lui. Interrogé sur le timing choisi pour réactiver ce réaménagement au sein de l'armée, il indique en faisant allusion à Saâdani, que «cette question est très mal posée et même d'une façon condamnable». «L'armée est intervenue en 1965 et 1992 suite à l'échec de la classe politique généralement faible et asservie aux militaires», croit-il savoir. «La problématique majeure est liée à la grande faiblesse de la classe politique qui s'asservit de surcroît aux militaires», de l'avis de M.Adimi. En tout cas, selon lui, il est clair que l'armée algérienne, une des plus disciplinées au monde, autrement dit, la décision du commandement engage toute l'armée, a adopté à l'unanimité le choix de l'état-major à cette époque, à savoir le soutien au profit de l'ex-chef de gouvernement. Aux yeux d'Ahmed Adimi, ex-militaire et enseignant universitaire, intervenant, hier, au débat sur l'intervention de l'armée en politique organisé au siège du Front du changement (FC), les derniers remaniements des institutions militaires ou les changements opérés au sein du commandement du Département renseignement et sécurité (DRS) «ne reflète en rien un quelconque démembrement de l'armée». Cela entre, selon lui, «dans le cadre de la professionnalisation de l'armée entamée depuis 1999 par une commission chargée de la restructuration du département du renseignement, avant de geler ce dossier». Le chef du FC, pour sa part, dont les instances du parti n'ont pas encore pris position de prendre part ou non à cette échéance, a affirmé que l'armée n'est pas contre le 4e mandat. Cependant, la dégradation de la crise politique et l'impact négatif sur la stabilité du pays, obligeront, à coup sûr l'institution militaire à intervenir».