Les camionneurs, qui sont dans l'impossibilité de faire les détours, attendaient la levée du blocus pour reprendre la route. Des habitants du village Amsiouen dans la commune de Timezrit ont passé la nuit de mardi à mercredi sous la belle étoile, maintenant la RN 26 et la voie ferrée bloquées, depuis avant-hier, à la circulation. Les usagers n'ont eu, d'autre choix que d'emprunter un long détour par la commune de Tifra à partir de la ville d'El Kseur dans des conditions indescriptibles, sachant que la voie qui traverse le chef-lieu de cette commune est en travaux de réfection. Hier, un énorme bouchon s'est formé à Hammam Sillal dès les premières heures de la journée. Les matinaux ont cru bon de se lever tôt pour traverser le lieu de blocage, mais c'était sans compter sur la détermination des villageois frondeurs qui ont passé la nuit sur le lieu du barrage. C'est la première fois qu'il y ait recours à la fermeture pendant la nuit. Jusque-là les manifestations n'étaient de vigueur que durant la journée. Les camionneurs, qui sont dans l'impossibilité de faire les détours attendaient la levée du blocus pour reprendre la route. Hier, ils ont été surpris par le maintien de la fermeture de la RN26, à hauteur du village agricole. Les déplacements étaient très difficiles, voire impossibles pour certains, notamment les véhicules lourds qui ont quitté le port de Béjaïa. La RN26, cet important axe routier, reliant Béjaïa à Alger, est emprunté par des milliers de véhicules venant de toute la vallée de la Soummam, notamment les poids lourds approvisionnant en matières premières la ZAC d'Akbou. Des milliers d'automobilistes et de voyageurs devant se rendre des villes du couloir de la Soummam à Béjaïa pour leur travail ou pour des papiers administratifs ou de Béjaïa vers Alger pour diverses raisons, ont dû rebrousser chemin à cause de ce blocage de la route ou emprunter des déviations ce qui est devenu monnaie courante car de l'avis général, le seul langage que comprennent et auquel répondent les autorités de Béjaïa. Parce que les promesses de ces autorités faites lors de la dernière inspection n'ont pas vu le jour bien qu'un PV ait été signé le 23 octobre de l'année dernière entre les protestataires, le maire, le chef de daïra et un cadre de la DMI pour l'intégration du village dans le programme de raccordement en gaz de ville du quinquennat 2010/2014, les habitants du village Amsiouen sont remontés, depuis dimanche dernier au front pour réitérer la prise en charge sérieuse des problèmes de leur village en matière de routes, d'AEP, d'assainissement et surtout le raccordement de leurs habitations au réseau du gaz de ville. Ils ont d'abord fermé les sièges de l'APC et de la daïra de Timezrit, avant de procéder, avant-hier, à la fermeture de la RN26 au niveau du village agricole dans les deux sens de la circulation, du CW21 menant vers Amizour et Semaoun et de la voie ferrée. Et c'est la ritournelle qui se poursuit indéfiniment. Rien de mieux que de couper la route et de cette manière, c'est la wilaya de Béjaïa et son économie qui risquent l'asphyxie. La fermeture était encore de mise hier. Le wali réagit enfin! Les autorités de la wilaya de Béjaïa ont réagi enfin hier par la voix du wali sur radio Soummam pour conditionner tout dialogue avec les protestataires à la réouverture de routes à la circulation, estimant qu'«il y a des arriéres pensées», entendre par là «des motivations inavouées». Pour sa part, le directeur de l'énergie et des mines a affirmé que des cadres de son secteur avaient déjà discuté avec les protestataires. «Le village en question n'a jamais été inscrit dans le cadre du quinquennat 2010/2104» et que «32 chefs-lieux communaux ne sont pas raccordés au réseau du gaz naturel» relevant la «nécessité de trouver un équilibre en la matière entre les communes».