Parce que le logement demeure une priorité et reste le problème le plus récurrent depuis l'indépendance, la wilaya de Bouira, par la personne de son premier responsable, accorde ces derniers jours une importance particulière au dossier. Quotidiennement et depuis quelques jours, des déplacements sont organisés par la daïra pour passer en revue la situation de l'habitat... Les dernières sorties à travers les daïras de Bechloul et de M'chedallah ont permis de constater que pas moins de 305 logements ne sont pas lancés pour diverses raisons dans la première circonscription citée, alors que la daïra de M'chedallah compte pour sa part pas moins de 280 logements non lancés et 150 à l'arrêt. Dans la commune d'El Adjiba, le wali a simplement menacé de délocaliser un programme si dans un délai de 10 jours les oppositions et entraves à ce projet ne sont pas levées. «La sanction est double. En plus du citoyen qui attend de quitter un taudis, les pouvoirs centraux peuvent réduire nos quotas en raison du non-achèvement des programmes antérieurs», dira le wali à l'adresse des responsables. La daïra de Bechloul compte 1590 logements avec 935 achevés, 350 en cours de réalisation et 305 non lancés. Dans la daïra de M'chedallah qui compte 1850 logements pour le programme 2010-2014, 716 ont été réceptionnés, 704 unités en réalisation, 280 non lancés et 150 l'arrêt. Dans cette daïra et à travers les communes d'Aghbalou, d'Ahnif, de Chorfa, le problème est le même. Le premier responsable de la wilaya a menacé de recourir à la résiliation aux torts exclusifs pour les entreprises qui ne respectent pas les clauses. A Chorfa, l'entreprise en charge de la construction de 50 logements et qui a accusé une année entière de retard a été renvoyée publiquement après que le wali et la délégation eurent constaté une mauvaise intention. L'entreprise a posé de la faïence de très mauvaise qualité et bâclé le travail. Le wali devait visiter un appartement, mais il a préféré aller vers un autre d'où la découverte de la «catastrophe» comme il a qualifié le travail. A Ahnif, c'est la domiciliation d'un projet de 50 logements qui suscitera des interrogations. Les amenées d'eau, les réseaux d'assainissements, l'électricité, le gaz sont autant de prestations que les concepteurs n'ont pas prévues. Le maire a affirmé que ces prestations sont réalisables, mais le wali a demandé de surseoir jusqu'à ce que tout soit ficelé. A Aghbalou, le projet de réalisation de 50 logements LPL ne trouve pas preneur. Même un entrepreneur de la région n'a pas daigné proposer ses services malgré l'insistance du wali qui a promis d'aider l'entreprise qui acceptera de réaliser ce projet pour ne pas le perdre, surtout que la région souffre d'un manque d'habitations.