Des cadres du FLN ont pris attache avec L'Expression. Ils informent de la tenue, très prochainement, d'assises du parti. La rentrée sociale risque d'être assez chaude pour Benhamouda, sachant qu'il est de plus en plus contesté au niveau de la base. Le discours en demi-teinte que développe la direction du FLN semble faire des mécontents au sein de ses cadres qui reprochent au vieux parti d'être «représenté par des fonctionnaires politiques qui ont rendu impénétrables toutes les idées d'innovation et d'alternance interne». Ce sont de jeunes cadres de plus en plus nombreux qui font ce constat. Un groupe de cadres a contacté L'Expression et qui, représentant la nouvelle génération de militants, tout en se déclarant fier d'«appartenir au FLN qui n'est pas tombé et qui résiste...», assène que son parti fonctionne «au bénéfice d'une catégorie médiocre, tantôt manipulée, tantôt dirigée dogmatiquement au gré des clans qui s'affrontent dans des conflits larvés». Pour ces militants, cet état de fait retarde considérablement le processus de modernisation du FLN. Entre d'autres mains, le vieux parti, assurent nos interlocuteurs, «aurait agi pour une heureuse convergence avec d'autres forces politiques pour rendre irréversible la liberté pluraliste et la gestion démocratique transparente». Au contraire, les jeunes cadres qualifient les membres de la direction du FLN de «pseudoresponsables, issus d'un congrès plein de scandales et de pitreries, qui a débouché sur une direction illégitime qui, sans aucune retenue, a pris en otage ses instances directionnelles». L'allusion à la gestion de Boualem Benhamouda est on ne peut plus claire. Cela augure d'une rentrée sociale très chaude au sein du FLN. Les mécontents de la ligne Benhamouda semblent décidés à en découdre le plus tôt possible, au vu du ton tranchant des critiques dirigées contre le secrétaire général, qu'on accuse de conduire le parti directement dans un cul de sac, à travers ses prises de position parfois franchement contre la démarche du chef de l'Etat. Plus encore, d'autres cadres reprochent à Benhamouda d'avoir contracté des alliances informelles avec des formations politiques intégristes, en adoptant un discours proche des islamistes sur les questions des réformes de fond engagées par le chef de l'Etat. Ces cadres informent de la tenue, très prochainement, d'assises du parti. Ce sera une occasion idéale d'en découdre avec une direction qui donne la nette impression de ne pas être l'émanation d'une base pour qui, la modernité est une donne essentielle et qui semble plus en phase avec le discours présidentiel, qu'avec la démarche suivie depuis quelques mois par le secrétaire général du parti.