Les trois partis ont décidé de remettre en cause l'un des principaux points de la Charte signée en février 2005. A quelques mois des élections législatives et locales, l'Alliance présidentielle révise sa stratégie en vue de l'adapter avec la nouvelle conjoncture et préparer au mieux la course électorale. Cette fois-ci en rangs dispersés. Le FLN, le RND et le MSP ont décidé de faire cavalier seul, remettant en cause l'un des principaux points de la Charte signée en février 2005. Hier, le président du Mouvement de société pour la paix, Boudjerra Soltani, a rassemblé ses militants à Boumerdès, à l'occasion de la deuxième journée de l'université d'été. La rencontre s'est tenue loin de la presse écrite et des caméras de la télévision nationale. Les débats selon des sources proches du parti, ont tourné principalement autour des échéances électorales. Des instructions ont été données aux 1200 cadres réunis à la salle de conférence Mohamed-Bouguerra afin d'entamer la campagne sur le terrain. Le MSP, qui persiste qu'en 2002 l'administration lui a «fait perdre» plusieurs sièges, chapeaute le front de lutte contre la fraude. Hier, Soltani a exhorté ses militants à «être très vigilants» afin de déjouer la manoeuvre de l'administration. Même s'il estime que le départ de M.Ouyahia de la chefferie du gouvernement «a réduit les risques de la fraude», le chef du MSP qui, parallèlement, a salué l'engagement pris par M.Abdelaziz Belkhadem quant à la transparence des élections, n'a pas manqué de mettre en garde sa base. Hier, ce dernier a consacré la matinée pour répondre, à juste titre, aux interrogations des militants quant à la ligne politique du parti. Une ligne qui change au gré des conjonctures. Soltani en a fait la démonstration hier, en adressant des critiques acerbes à l'encontre du gouvernement. L'autre point, à retenir dans son discours, a trait au fait qu'il n'avait soufflé mot sur l'Alliance stratégique. Ce n'est pas le cas du FLN qui, à partir de Béjaïa a réitéré son attachement à cette entité politique ( lire le papier de Abdelkader Harichane), Abdelaziz Belkhadem, a abordé toutes les questions qui animent la scène politique avec en tête la révision de la Constitution qui sera certainement exploitée pour les rendez-vous de 2007, tout comme le dossier des salaires. Le choix de Béjaïa est loin d'être fortuit, le FLN compte briser le monopole des partis qui y sont traditionnellement implantés. Un pas a été réalisé lors des élections partielles qui ont marqué le retour de ce parti dans la région. De son côté, la commission nationale installée par le secrétaire général du RND, M.Ahmed Ouyahia, afin d'arrêter la liste des principaux thèmes qui constitueront les volets de la précampagne électorale, a finalisé son travail. Le parti a tracé un programme chargé qui sera entamé à partir de la rentrée sociale et qui touchera l'ensemble du territoire national.«Le programme sera mené sans discontinuité», nous confie un cadre du parti. Les thèmes toucheront tous les segments de la vie, citant la gestion publique, la bonne gouvernance, le front social. Contrairement à ses alliés, le parti de l'ex-chef de gouvernement n'a pas organisé une université d'été. «Nous ne sommes pas obligés de suivre les autres exemples» estime notre interlocuteur. Il faut savoir que le RND a annoncé déjà au mois de mai qu'il est en campagne électorale. Il a même exhorté ses militants à éviter les alliances au niveau local, ce qui n'a pas été du goût du MSP. Plusieurs meetings ont été animés par la direction du parti à travers plusieurs wilayas du pays. Le conseil national se réunira au début du mois de septembre pour arrêter le programme du parti. A l'heure actuelle, au RND «on ne voit pas l'utilité d'organiser des rencontres sachant que nous nous sommes prononcés sur l'essentiel des questions nationales. On estime qu'il n'y pas d'éléments nouveaux qui méritent des commentaires». En somme, les choses se préparent dans «la sérénité» au sein de ce parti qui a été sérieusement secoué par le départ de son chef de la tête du gouvernement.