Le ministre jordanien de l'Information, Mohammed Momani, a affirmé que les véhicules visés transportaient des trafiquants d'armes, qui ont «tous été tués». L'armée de l'air jordanienne a annoncé avoir détruit hier des véhicules militaires qui tentaient de pénétrer sur son territoire depuis la Syrie, la première frappe de ce type depuis le début du conflit chez son voisin il y a trois ans. Le ministre jordanien de l'Information, Mohammed Momani, a affirmé que les véhicules visés transportaient des trafiquants d'armes, qui ont «tous été tués». Les autorités de Damas avaient assuré un peu avant que les véhicules n'appartenaient pas à l'armée syrienne, qui combat une rébellion, composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes, ainsi que de jihadistes, venus de l'étranger. Damas a accusé à plusieurs reprises les autorités jordaniennes de soutenir les rebelles, en les armant et en les entraînant, mais Amman rejette ces allégations, assurant avoir renforcé ses contrôles à la frontière et avoir arrêté des dizaines de personnes qui tentaient de rejoindre la rébellion en Syrie. «Des avions de combat des forces armées royales ont détruit aujourd'hui à 10h30 (07h30 GMT) plusieurs véhicules militaires qui tentaient de pénétrer en Jordanie depuis la Syrie», a indiqué l'armée jordanienne dans un communiqué. «Les véhicules, camouflés, ont essayé d'entrer depuis un secteur au terrain accidenté. Les avions de combat ont lancé des tirs de semonce, qui ont été ignorés, ce qui les a conduits à détruire ces véhicules», a ajouté l'armée, en précisant qu'elle ne tolèrerait «pas ce type d'actions». C'est la première fois que la Jordanie a recours à ses avions de combat pour lutter contre des infiltrations sur son territoire depuis la Syrie. Une source militaire à Amman a précisé que «trois véhicules avaient essayé d'entrer dans le royaume près de Rouwaïched (nord)», dans le désert. «Les premières investigations montrent que (les personnes) se trouvant à l'intérieur des véhicules (...) essayaient de faire passer en contrebande des armes et d'autres choses», a déclaré M. Momani, également porte-parole du gouvernement. «Ils ont tous été tués», a-t-il ajouté, sans préciser leur nombre. Les personnes visées étaient «des trafiquants d'armes, qui cherchaient également parfois à faire entrer de la drogue», a également déclaré un responsable militaire. Les gardes-frontières jordaniens ont récemment annoncé que la contrebande d'armes entre la Jordanie et la Syrie avait augmenté de 300% en 2013 et qu'ils avaient déjoué des centaines de tentatives de trafic. Ces dernières semaines, des heurts avaient eu lieu entre des gardes-frontières jordaniens et des hommes armés arrêtés alors qu'ils tentaient de pénétrer dans le royaume. A Damas, une source militaire syrienne citée par la télévision officielle a assuré qu' «aucun engin militaire ni blindé appartenant à l'armée arabe syrienne n'avait fait mouvement vers la frontière jordanienne» et que les véhicules touchés n'appartenaient pas à l'armée. «En faisant usage de la force aérienne, la Jordanie veut envoyer un message aux terroristes et aux groupes qui cherchent à exploiter la situation en Syrie, à savoir (que les autorités) répondront de façon très ferme à toute menace contre la sécurité nationale», a déclaré l'expert Oraib Rantawi, directeur du Centre Al-Quds pour les études politiques. «La Jordanie veut aussi (...) répondre à ceux qui l'accusent de faciliter l'entrée de jihadistes en Syrie, qui sont considérés comme une menace pour le royaume lui-même», a-t-il ajouté. A plusieurs reprises, la Jordanie a exprimé ses craintes d'une propagation du conflit syrien, alors que le royaume accueille plus de 500.000 réfugiés syriens, qui font peser un lourd poids sur l'économie déjà exsangue du pays et ses faibles ressources en eau et en énergie.