L'Assemblée devrait donner, aujourd'hui, son quitus après avoir apporté quelques changements. Le chef du gouvernement devra convaincre, aujourd'hui, l'ensemble des députés siégeant à l'Assemblée du bien fondé de son projet de programme soumis, pendant deux jours, à débat général. Cependant son adoption ne fait pas l'ombre d'un doute tant les interventions n'ont pas divergé sur le fond. M.Ahmed Ouyahia devra user de tout son pragmatisme pour expliquer aux députés les défaillances relevées dans le document quant au concept de réconciliation nationale, notamment les mécanismes et les moyens humains et matériels à mettre en oeuvre pour garantir sa réussite. En outre, le chef du gouvernement sera appelé à répondre du dossier des disparus ainsi que de l'officialisation de «tamazight en tant que langue officielle sans recourir au référendum» comme l'a souligné Mme Louisa Hannoune. Cependant la réussite de la réconciliation, nécessite de définir l'adversaire tel que l'ont souligné les députés d'El-Islah. «Quand on parle de réconciliation nationale, cela voudrait dire qu'il y a un adversaire de l'autre côté. Le chef du gouvernement doit situer l'adversaire et, à partir de ce moment, on peut aller vers la réconciliation» ont-ils déclaré. Toujours au chapitre des éclaircissements, M.Ouyahia sera dans l'obligation de définir sa politique en matière de défense et de lutte contre tous les fléaux à l'instar de la corruption et de l'économie informelle. Sur le plan social, le chef du gouvernement devra définir dans le détail les mesures à prendre au profit des catégories de la société qui souffrent de la pauvreté et de la marginalisation dont les salaires pour les familles, les femmes au foyer et les retraites en plus de la reforme des systèmes de l'éducation, de la justice et de la santé de manière à adapter le processus de développement en Algérie à la nouvelle ère et aux aspirations de la nation. D'ailleurs il sera amené à étaler les amendements que le gouvernement compte apporter au code de la famille sans pour autant l'abroger. Mais la plus grande exigence aura trait aux délais de réalisations des échéances fixées dans le projet de programme. Auparavant, les députés ont souligné que la concrétisation de la réconciliation nationale permettra de résoudre les problèmes d'ordres sécuritaire, économique et social. Ces derniers ne peuvent être résolus uniquement par des décisions politiques, financières ou autres mais à travers la réconciliation nationale, seule à même de réaliser cet objectif d'autant que le peuple a plébiscité le programme présidentiel, lors de l'élection du 8 avril dernier. D'ailleurs, les représentants du peuple ont appelé le chef du gouvernement à élargir cette réconciliation à l'ensemble des secteurs de la vie à travers le rétablissement de la confiance entre le citoyen et l'administration pour mettre fin à l'arbitraire et à la bureaucratie dont souffre le peuple au quotidien.