Le prochain gouvernement doit s'armer des solutions clés qui seront en mesure de satisfaire les citoyens Le gouvernement a besoin de sang neuf, de nouveaux visages et d'hommes intègres soumis à l'obligation de résultats pour relever le défi. Le plus dur reste à venir. Après l'élection, les choses sérieuses commencent. Les Algériens aspirent déjà au tangible. Attirés par les promesses électorales, nombreux se sont acquités de leur devoir civique en attendant la contrepartie. Des urgences sont exprimées sur tous les plans. Politique, économie, social, défense, tous les secteurs présentent une série de chantiers. Le prochain gouvernement sera appelé à faire courir plusieurs lièvres à la fois pour redresser la barre et débloquer les verrous. Alors que certains responsables assurent, d'ores et déjà, qu'il n'y aura pas de nouvelle équipe au sein de l'Exécutif, le changement s'impose plus qu'auparavant. L'adage qui dit qu'«on ne change pas une équipe qui gagne», n'est plus une référence. Après une élection, la composante du gouvernement doit logiquement changer surtout avec des ministres qui ont battu le record de la longévité et qui ont brillé par leur échec. Le gouvernement a besoin de sang neuf, de nouveaux visages et d'hommes intègres, soumis à l'obligation de résultats pour relever le défi. La compétence, la jeunesse et la loyauté sont les seuls critères exigés dans le choix des membres du gouvernement. Face à des attentes énormes dans les différents secteurs, l'équipe de l'Exécutif doit être efficace et rapide. Sur le plan sécuritaire, la situation à Ghardaïa prime. Des solutions urgentes doivent être initiées pour éviter une fitna. La situation au niveau des frontières n'est pas en reste. Devant une conjoncture régionale marquée par l'instabilité dans le Sahel, l'Algérie est censée renforcer sa sécurité sur les frontières. Sur le plan politique, l'urgence est dans la révision de la Constitution, pour assurer plus de stabilité. «L'introduction d'un poste de vice-président permettra d'assurer le bon fonctionnement des institutions de l'Etat et éviter la période de vacance du pouvoir, c'est pourquoi il est urgent de réviser la Constitution», indique une source proche du gouvernement. Le découpage administratif, une vieille promesse qui a refait surface durant cette campagne, connaîtra enfin le bout du tunnel. Pour des considérations économiques, sociales et même sécuritaires, le gouvernement va revoir la carte administrative en érigeant certaines daïras au statut de wilaya. De nombreuses régions du Sud réclament ce statut en raison de l'éloignement et du manque de prise en charge. Sur le plan économique, la diversification des ressources de financement est le challenge que doit prendre le gouvernement. Devant la chute de revenus des exportations des hydrocarbures, l'Exécutif doit prendre ses précautions pour trouver une autre alternative. La priorité est d'abord à l'industrie. La relance de ce secteur qui peine à trouver la bonne voie, s'impose comme une urgence de l'heure. Pour se hisser au rang des pays développés, l'Algérie doit se doter d'une industrie forte. Le développement de l'agriculture et du tourisme est également important. Pour mettre fin à la dépendance alimentaire et stopper l'évolution effrayante des importations, le gouvernement doit tracer toute une politique de promotion du secteur. Le développement du tourisme n'est pas à négliger car c'est l'un des secteurs les plus rentables des recettes en devises dans les pays voisins. L'Algérie a tous les atouts pour devenir une destination incontournable pour les touristes. Sur le plan social, les attentes sont nombreuses. Logement, emploi, amélioration du pouvoir d'achat, amélioration des prestations de soins, l'éducation sont les principaux points qui reviennent à chaque contestation. Pour éviter un embrasement du front social, le prochain gouvernement doit s'armer des solutions clés qui seront en mesure de satisfaire les citoyens. Avec l'approche du mois de Ramadhan, l'Exécutif est appelé à éviter les pénuries et maintenir la mercuriale. Devant de telles tâches, les nominations aux postes de ministres sont loin d'être une récompense, mais plutôt une corvée.