Le chef des Frères musulmans en Egypte Mohamed Badie a été condamné à mort lundi en même temps que quelque 682 autres partisans présumés du président islamiste destitué Mohamed Morsi. Le même tribunal, dans la ville de Minya, dans le centre du pays, a par ailleurs commué en prison à vie 492 des 529 peines capitales qu'il avait prononcées il y a un mois pour d'autres partisans de la confrérie. Ces personnes jugées dans les plus grand procès de masse de l'Histoire récente, selon l'ONU qui s'en était ému fin mars, sont accusées d'avoir participé à des manifestations violentes à Minya, le 14 août, le jour même où quelque 700 manifestants pro-Morsi tombaient sous les balles des policiers et soldats au Caire. Des femmes qui attendaient à l'extérieur du tribunal se sont évanouies en apprenant les condamnations de leurs proches. Parmi les 683 accusés condamnés lundi, une cinquantaine seulement sont en détention --le reste a été libéré sous caution ou est en fuite. Parmi les détenus figure Mohammed Badie, guide suprême des Frères musulmans, la confrérie vieille de 85 ans qui avait remporté toutes les élections depuis la chute du président Hosni Moubarak début 2011, avant d'être déclarée "terroriste" en décembre. Il encourt la peine de mort dans plusieurs autres procès et est incarcéré au Caire. Pour les 37 condamnés à mort du procès des 500, conformément à la loi égyptienne, la peine de mort doit encore être validée par le mufti, représentant de l'islam auprès de l'Etat. Le gouvernement intérimaire dirigé de facto par l'armée défend l'indépendance de la justice et affirme que ces lourdes peines avaient été prononcées après "un examen attentif" du dossier.