Les candidatures de Maher al-Hajjar, de Hassan Abdellah al-Nouri et de Bachar Hafez al-Assad, selon l'ordre de la date des dépôts des candidatures, ont été retenues hier par le Haut tribunal constitutionnel. Le président sortant Bachar al-Assad affrontera deux candidats à l'élection présidentielle du 3 juin, a annoncé hier à Damas le porte-parole du tribunal constitutionnel. «Le Haut tribunal constitutionnel annonce avoir validé les candidatures de Maher al-Hajjar, de Hassan Abdellah al-Nouri et de Bachar Hafez al-Assad, selon l'ordre de la date des dépôts des candidatures», a déclaré Majed al-Khadra. «Les autres candidatures ont été refusées car non conformes aux critères constitutionnels et légaux. Ceux qui ont vu leur demande refusée peuvent introduire un recours devant la cour à partir de lundi et durant 3 jours», a-t-il ajouté. Pour cette élection, 24 postulants ont fait acte de candidature. Alors que le pays est ravagé par un conflit sanglant depuis trois ans, le scrutin se déroulera uniquement dans les territoires contrôlés par le régime et il a d'ores et déjà été qualifié de «farce» par l'opposition. Il s'agit théoriquement de la première élection présidentielle depuis plus d'un demi-siècle. M. Assad et son père Hafez, qui avait dirigé la Syrie d'une main de fer de 1970 à 2000, ont été nommés à l'issue de référendums. Originaire d'Alep, la principale ville du nord aujourd'hui divisée entre les rebelles et les forces loyalistes, Maher al-Hajjar, né le 22 avril 1968, est un député indépendant qui a longtemps été membre du parti communiste. Hassan al-Nouri est un homme d'affaires de Damas qui a été membre d'une formation de l'opposition de l'intérieur. Il est détenteur d'un diplôme et d'un doctorat en gestion de l'Université de Wisconsin aux Etats-Unis et de l'Université John F. Kennedy en Californie. L'ONU avait vivement critiqué la décision de Damas de tenir ce scrutin. Selon le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric, «une telle élection est incompatible avec l'esprit et la lettre du communiqué de Genève» sur une transition démocratique en Syrie. Sur le terrain, l'armée syrienne a effectué hier une importante percée à Mleiha, une localité stratégique rebelle au sud-est de Damas, a affirmé une source au sein des services de sécurité dans la capitale syrienne. «Plus de la moitié de la ville est sous le contrôle de l'armée, qui est arrivée jusqu'au siège de la municipalité. Tous les vergers et les routes menant à la localité sont aux mains de l'armée ainsi que le sud, l'ouest et le sud-est», a indiqué ce responsable. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, basé en Grande Bretagne) a confirmé cette avance. «Les forces armées syriennes ont atteint le centre de la ville et le Hezbollah (libanais) joue le principale rôle dans la bataille», a déclaré son directeur Rami Abdel Rahmane. Situé près de la route de l'aéroport international de Damas, Mleiha a été bombardée et assiégée depuis des mois. «Sa prise est très importante pour sécuriser Jaramana, une localité à majorité chrétienne et druze contrôlée par le gouvernement», souligne M. Abdel Rahmane. Il s'agit aussi d'une avancée importante dans l'offensive de l'armée pour reprendre le contrôle de la Ghouta orientale, une région arboricole à l'est de la capitale où les rebelles sont bien implantés. L'armée syrienne a réussi ces derniers mois à reprendre plusieurs localités stratégiques aux rebelles. L'armée avait fait encore état samedi d'avancées face aux insurgés dans la province de Damas et à Alep.